Notre région épargnée par les fugues

Le phénomène des fugues ne semble pas être une alternative très populaire chez les jeunes de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi.

À Granby, un seul cas de fugue (résolu) a été rapporté à Enfant-Retour Québec entre le 1er janvier 2010 et le 18 octobre 2013, indique Isabel Léger, agente de communication de l’organisme.

«Les jeunes, qui fuguent, cherchent à fuir un quelconque problème ou sont à la recherche d’une aventure, de liberté, d’une vie meilleure», affirme le porte-parole du Service de police de Granby, Guy Rousseau.

Dans ces cas, le dossier est considéré comme une fugue. Sinon, il est traité comme une disparition.

En 2012 et en 2013, le Service de police de Granby a ouvert 26 dossiers de disparition de mineur, soit 13 par année.

Du côté de la Sûreté du Québec, tant en Haute-Yamaska que dans Brome-Missisquoi, aucune information n’était disponible pour le nombre de fugues répertoriées.

Dans leurs dossiers, on ne fait pas de distinction entre «disparition» et «fugue», et on ne considère pas l’âge de la personne concernée, qu’elle soit mineure ou majeure. 

Situation rare

Du côté de Granby, le mot «fugue» est rarement utilisé.

Le cas le plus récemment médiatisé est celui de Maxime Richard.

Le corps de l’adolescent de 16 ans avait été retrouvé dans un boisé du chemin Bergeron Est, à Granby, le 1er avril 2012.

Il avait fugué le domicile familial de Longueuil le 28 février précédent.

«Je ne crois pas que ce soit une problématique ici. Si on n’était pas là, peut-être qu’il y aurait plus de cas, mais quand les jeunes sont bien entourés, ça doit aider», croit la coordonnatrice de la maison des jeunes La Barak, Marie-Ève Houle.

Même son de cloche du côté de l’Exit de Waterloo. Au cours des cinq dernières années, l’animateur Luc Bélisle n’a connu qu’«un petit cas réglé rapidement».

«Ce qu’on a, c’est surtout des demandes de référence pour les organismes qui peuvent aider les jeunes. On sert de pont», illustre-t-il.

La région possède une ressource unique en région pouvant venir en aide aux jeunes de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi qui vivent des difficultés à la maison: l’Espace Vivant/Living Room.

Cette Auberge du cœur s’adresse aux 12-17 ans et elle est située à Cowansville.

Cet organisme communautaire autonome sert d’ «alternative» aux centres jeunesse, souligne son coordonnateur, Maxime Rainville.

Annuellement, ils reçoivent une cinquantaine de jeunes qui s’y rendent de «façon volontaire».

Ils peuvent y être hébergés en cas de «dépannage», «le temps de laisser la poussière retomber» lorsque la situation a éclaté, jusqu’à un maximum de deux mois.