Nouvelle école primaire catholique privée à Saint-Césaire
Si l’enseignement religieux a été retiré du cursus scolaire, certains parents y tiennent encore. Pour ceux-là, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) installée dans l’ancien couvent de Saint-Césaire s’apprête à ouvrir dès septembre une toute nouvelle école primaire catholique privée.
Au milieu des planches de bois et des outils, plusieurs ouvriers s’activent dans l’ancien couvent de briques rouges de la rue Notre-Dame. «On devrait avoir terminé pour juin», lance le prêtre Romain Pons, lors d’une visite en compagnie de l’Express. Ce chantier à l’arrière du Centre Saint-Joseph, connu comme l’ancien couvent, va voir naître une toute nouvelle école.
Trois classes, une cafétéria, une salle de toilettes et un grand couloir constituent l’aile scolaire du centre. Les élèves n’auront pas accès au prieuré, ni aux étages supérieurs destinés à des retraites spirituelles.
À cinq mois de leur première rentrée scolaire pour laquelle on n’a toujours pas ouvert les inscriptions, le nombre d’élèves n’inquiète pas trop le prêtre Romain Pons. «Si on a 10 ou 15 enfants, ce n’est pas grave. On commencera avec un petit effectif», explique M. Pons. La capacité maximale du nouvel établissement s’élève à 60 écoliers, soit trois classes de 20.
D’après l’ecclésiaste d’origine française, de nombreux fidèles de la fraternité habitent la Rive-Sud de Montréal et réclament cette école. Des gens de Marieville, Saint-Césaire et même Saint-Jean-sur-Richelieu auraient manifesté leur intérêt.
Il ne s’agit pas de la première expérience en milieu scolaire pour la congrégation FSSPX qui compte déjà l’école Sainte-Famille à Lévis. «Pour faciliter les choses avec le ministère de l’Éducation, ce sera en quelque sorte une succursale de Lévis», mentionne M. Pons.
Plus d’un million de dollars
Depuis qu’ils ont fait l’acquisition du bâtiment emblématique de Saint-Césaire, les religieux ont fait énormément de travaux. Au final, c’est plus d’un million de dollars qu’ils vont avoir investi en réparation de tout genre.
«Au prix qu’on a payé pour l’achat, on savait qu’on aurait beaucoup de travaux à faire», admet le prêtre qui habite les lieux avec trois confrères. La partie consacrée à l’école ne représente pas une très grande dépense puisque les lieux sont déjà dotés de classes, mais l’endroit a quand même besoin d’être revampé.
Entre autres travaux à compléter, il reste à isoler la cage d’escalier, à remettre les toilettes en fonction et à aménager un terrain de jeu. «Quand une représentante du ministère de l’Éducation est venue, elle trouvait que c’était un bel environnement pour les enfants», affirme le prêtre en pointant le jardin à l’arrière.
Culture religieuse et biologie
Le programme de cours obligatoires du ministère de l’Éducation comporte des éléments susceptibles d’entrer en conflit avec l’enseignement de la religion catholique. On a qu’à penser au tollé qu’a provoqué l’introduction du cours Éthique et culture religieuse.
«On peut le présenter en mettant un peu plus l’accent sur la religion catholique et forcément on va comparer avec les autres religions dans le monde, affirme Romain Pons. De la manière qu’on le présente (à l’école publique), on fait le catalogue. On dit tiens, voilà le catalogue des religions, tu choisiras quand tu seras grand», ajoute-t-il.
Comme il faut détenir une accréditation pour enseigner au Québec, ce sont des enseignants qualifiés qui vont offrir la formation aux élèves. Seul le cours de religion sera dispensé par un prêtre. Une autre matière sensible, la biologie. Faut-il enseigner le créationnisme ou l’évolution?
«L’évolution, ce n’est encore qu’une théorie. Le problème avec les livres de biologie, c’est qu’on enseigne comme un dogme ce qui n’est encore qu’une théorie, soutient le prêtre. L’Église en tant que telle n’est pas contre l’évolution, tant qu’il y a un acte créateur de Dieu à la base.»