Ode aux collines montérégiennes
ÉCOLOGIE. Les collines montérégiennes et le mont Rigaud doivent être sauvegardés pour préserver leur intégrité écologique. C’est le souhait qu’ont fait des représentants du collectif Coalition des Montérégiennes qui réclament un budget annuel de 150 M$ au cours des cinq prochaines années pour épargner les onze montagnes de toute pression extérieure.
À l’automne 2021, la Coalition des Montérégiennes avait alerté la classe politique québécoise au sujet de la situation préoccupante (développement résidentiel, changements climatiques, achalandage croissant) aux monts Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome, Mégantic, Rigaud et sur les collines d’Oka.
«Fragmentation du territoire, prolifération d’espèces exotiques envahissantes comme l’agrile du frêne et le roseau commun, augmentation des activités humaines récréatives, surbroutage de la flore par le cerf de Virginie et développement urbain sont autant de menaces qui figurent tout en haut du palmarès et affectent la biodiversité des collines. Pour répondre aux problématiques, un arsenal de stratégies est mis de l’avant et doit être soutenu par des moyens financiers à la hauteur de l’emblème que représentent les collines montérégiennes pour l’identité québécoise», a indiqué Éric Malka, directeur général de Connexion Nature. Cette organisation a d’ailleurs été chargée de coordonner la réalisation du plan régional de conservation et de connectivité de l’ensemble des collines montérégiennes.
Dix-huit mois plus tard, après avoir établi le portrait de chacune des montagnes, voilà que le collectif récidive cette fois avec le dévoilement de sa stratégie de protection rendu public aujourd’hui. Une sortie en règle faite par les organisations locales rattachées à la Coalition des Montérégiennes afin de rappeler la demande de 750 M$ déposée par les organismes de conservation en décembre dernier dans le cadre de la COP-15.
«Nous devons rapidement changer les façons de faire, notamment en matière d’aménagement du territoire, pour réaliser des gains d’ici 2030. La Coalition invite les municipalités à être proactives, à mettre la nature au centre de leurs décisions et à intégrer les mesures proposées dans leurs outils de planification du territoire. Nous sommes heureux de travailler en ce sens avec les municipalités, mais il faut donner plus d’outils aux villes pour protéger la nature », a indiqué Mélanie Lelièvre, directrice générale de Corridor appalachien, un organisme qui collabore avec des partenaires locaux aux monts Brome et Shefford.
Pour protéger ces milieux naturels, la Coalition suggère par ailleurs une série d’actions et de mesures, dont un meilleur contrôle des espèces envahissantes, l’identification des zones prioritaires à conserver et la mise en place de politiques et de règlements favorables à la conservation.