Odeurs autour de l’usine KDC Knowlton: un dossier réglé?

ODEURS. Le dossier des odeurs de parfum qui flottent à l’extérieur de l’usine anciennement connue sous l’appellation Les Emballages Knowlton (LEK) est-il en voie de se résorber? C’est du moins ce qu’il est permis de croire. L’entreprise Knowlton Development Corporation (KDC), spécialisée dans la fabrication de produits de soins corporels, a déployé certaines mesures pour limiter l’effet des émissions odorantes dans les environs, sujet de plaintes depuis plus de deux ans et demi. Résultat? Une chute drastique des récriminations dans le secteur des installations situées sur le Chemin Knowlton. 

Un système de filtration au charbon activé, implanté à la fin de l’automne 2012, aurait permis de réduire considérablement les émissions. Mario Allaire, président de la division canadienne de Knowlton Development Corporation, note une diminution drastique du nombre de plaintes. «Ça fait un an qu’on n’a pas reçu de plaintes, ni des autorités municipales ni des citoyens. Ça fait donc déjà un bon bout de temps et ça semble coïncider avec la mise en place du système, qui est dans les plus efficaces sur le marché», avance-t-il.

Lucy Edwards, directrice à la gestion du territoire à la municipalité de Lac-Brome, abonde dans le même sens. «À ma connaissance, on n’a pas eu de plaintes en 2014. Pas eu de retour de citoyens non plus sur cette question.»

L’écho est semblable du côté du maire Richard Burcombe. «Je pense qu’ils (l’entreprise) ont fait de grosses démarches pour régler le dossier des odeurs et pour moi, ça fonctionne très bien. On n’en entend plus parler.»

Une certaine adaptation

Pour en arriver à cette relative accalmie, quelques ajustements ont été nécessaires. Le nombre de plaintes, qui avait diminué depuis l’installation initiale, est reparti en hausse en avril 2013. La firme Air & Odour avait alors été mandatée pour faire le suivi sur la voie choisie. Après examen des méthodes existantes, les conclusions de la firme ont établi que la technologie utilisée (les filtres au charbon activé) était la plus efficace. Ne restait plus qu’à en régler leur durée de vie. «Lorsque les filtres étaient trop chargés, on a eu des épisodes d’odeur dans la ville. On pensait au départ faire un an avec, mais on s’est rendu compte qu’avec ce type de parfums, il fallait les remplacer aux quatre mois», mentionne M. Allaire.

Une autre partie du mandat de Air & Odour était aussi de fournir des informations sur les quantités de parfums relâchées dans l’air. Calculé en partie par millions, le niveau de particules serait de 10 à 20 fois plus bas que la norme gouvernementale.  

Parmi les autres mesures adoptées à la suite du dépôt du rapport de la firme, au printemps dernier, la cheminée qui est rattachée au système de filtration a également été allongée, pour «permettre aux odeurs d’être dispersée plus haut. «Je crois que cette mesure contribue également à la diminution des plaintes», évoque le président.

Retenue

Malgré cette issue encourageante pour l’entreprise, le président de KDC, Mario Allaire, fait preuve de prudence dans ses propos. «Je ne dis pas toutefois pas que le problème d’odeur est réglé à 100% et je ne dis pas non plus qu’il n’y a pas certains citoyens qui ne sentent pas d’odeur en quelques occasions». Quoi qu’il en soit, les deux parties, l’administration municipale et les gens de KDC Knowlton, continuent de se parler dans ce dossier, confirme Mme Edwards.  

Une situation qui dérangeait

La situation est loin d’avoir été toujours au beau fixe dans ce dossier. Certains citoyens habitant dans un rayon de plusieurs kilomètres se sont montrés irrités par les épisodes d’odeurs et ne se gênaient pas pour le laisser savoir à l’entreprise. Les plaintes ont commencé à fuser vers la fin de l’année 2011. Les odeurs de soins de produits personnels, «qui sont tout à fait sécuritaires, qui sont acceptés dans l’industrie et qui sont testés pour être sécuritaires», assure le président, ont périodiquement envahi le voisinage de l’usine de Knowlton, le vent les transportant parfois dans un rayon de plusieurs kilomètres.