PADAM prend de l’expansion
Après Cowansville et maintenant Bedford, le policier Charles Beaulieu, instigateur du Programme d’aide au développement et au contrôle de soi par les arts martiaux (PADAM) souhaite voir le projet prendre son envol. S’il vise une expansion dans le district de l’Estrie, il ne cache pas son désir de le voir naître ailleurs au Québec.
«Mon but, c’est de l’implanter à la grandeur de la Sûreté du Québec. Mais on pourrait commencer par l’élargir au district de l’Estrie. Ça prend juste un citoyen qui souhaite s’impliquer. J’aimerais vraiment que ça grossisse», explique Charles Beaulieu. Au début de l’année 2013, PADAM a fait son entrée à l’école Butler de Bedford grâce à l’implication d’un civil, Yves Guay. Et Charles Beaulieu n’écarte pas l’idée de l’étendre à d’autres sports, notamment le hockey cosom. «Si quelqu’un est prêt à donner un cours, ça va s’élargir. Déjà que ce soit à Bedford, c’est une belle réalisation», ajoute son collègue Hugo Lizotte, sergent à la SQ de Brome-Missisquoi
Mercredi soir dernier, une douzaine de jeunes de 7 à 16 ans était réunie dans le gymnase de l’école St-Léon à Cowansville pour assister à la dernière séance de l’année. Pompes, fentes, redressements assis, coups contrôlés et ju-jitsu. Après un échauffement par stations inspiré du populaire cross-fit – avec une touche d’arts martiaux! -, les jeunes ont participé à des combats amicaux d’oshukai, une branche du karaté. Arbitrés par les participants de PADAM, chaque combattant se doit de suivre les règles bien strictes établies par l’animatrice, la policière Geneviève Racine. Dans le cas contraire? Le jeune doit faire des push-up.
Discipline, estime de soi, dépassement, contrôle de soi sont au cœur des apprentissages des enfants, via les arts martiaux. David Champoux, 11 ans, en est à sa troisième année à PADAM. Les parents du jeune garçon, qui a un déficit de l’attention, un problème d’impulsivité et d’hypersensibilité au bruit, voient du positif dans ce programme.
«Ce qui me frappe, ce sont les bienfaits collatéraux. Il arrive d’autres situations et David peut les transposer à PADAM», raconte Robert Champoux. «Ce que je vois beaucoup, c’est que les jeunes s’entraident et il y a beaucoup de coaching. Geneviève a travaillé sur ça. Elle a aussi instauré de la discipline et les jeunes la respectent beaucoup», ajoute sa conjointe, Manon Régimbald. Cette dernière raconte que leur fils David ne voulait pas revenir pour cette troisième année. «On en a beaucoup parlé. Il a sorti les points qu’il aimait moins et en a parlé avec Geneviève», raconte Mme Régimbald. «Ça l’a amené à communiquer. Là, ils aiment ça venir. Ça lui apprend à développer des compétences sociales», renchérit Robert Champoux. Si bien que David a adoré sa troisième année à PADAM. «C’est de plus en plus le fun! Je veux revenir l’an prochain», dit-il.
Si PADAM fait une différence dans le quotidien d’un garçon de onze ans, les effets sont aussi présents pour Jonathan Duhaime, 16 ans. «Je participe à PADAM depuis quatre ans. Ça m’a apporté beaucoup de leadership et d’expérience. C’est une belle expérience que je conseille aux jeunes. Ça peut leur apporter beaucoup», confie le jeune homme.
Session parents-enfants
Si le programme a quatre ans d’existence, l’agente Geneviève Racine tente d’innover chaque année. Au cours du mois de mai, la policière, qui a une ceinture noire 2e dan, a organisé une séance parents-enfants à laquelle quatre parents ont participé. «On voyait de près ce qui se passait. Ce n’est pas la même perspective. On voyait les émotions, l’anxiété, le regard de l’autre et la performance dans les yeux des enfants. J’ai même pu prendre part à un combat avec un autre parent!», raconte M. Champoux. «Ils ont compris aussi que c’était essoufflant!», ajoute l’agente Racine.
Geneviève Racine a aussi intégré, cette année, des bases de ju-jitsu, d’auto-défense et d’auto-défense avec un bâton. La prochaine session de PADAM doit reprendre en octobre prochain à Cowansville et Bedford.