Pipeline: des groupes environnementaux inquiets
Un regroupement de 18 organisations américaines et canadiennes ont dévoilé mardi dernier, en point de presse à Portland, un rapport sur les impacts d’un projet majeur de pipeline sur l’eau potable et plusieurs espèces naturelles du Canada et de la Nouvelle-Angleterre.
Selon les auteurs du rapport «À contre-courant: l’Est du Canada et la Nouvelle-Angleterre dans la mire de l’industrie des sables bitumineux», endossé entre autres par Équiterre, Environnement Jeunesse, Greenpeace et Nature-Québec, le projet piloté par Enbridge – qui ferait transiter du pétrole des sables bitumineux à travers l’Ontario, le Québec, le Vermont, le New Hampshire et le Maine – est très risqué.
«Contrairement au pétrole conventionnel, les propriétés corrosives uniques des sables bitumineux augmentent le risque de fuites lorsqu’ils sont transportés par pipelines. Le gouvernement américain se questionne présentement à savoir si ce pétrole hautement corrosif et toxique peut être transporté de manière sécuritaire par des pipelines. Il y a donc de quoi s’inquiéter», commente par voie de communiqué Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d’Équiterre.
Le Comité pour l’Environnement de Dunham se réjouit de cette prise de position.
«À notre connaissance, c’est la première fois aux États-Unis qu’une aussi forte délégation porte à l’attention du public ce danger de pollution par le pétrole brut transporté par le pipeline du corridor Montréal-Portland», indique le président Jean Binette.
Ce dernier soutien que l’organisme se dit encouragé à continuer la lutte «pour que les autorités compétentes en la matière fassent leur travail concernant la sécurité des installations datant de 1950».
Enbridge a récemment confirmé ses plans d’inverser le débit actuel du pipeline, de Sarnia à Montréal. Une étape ultérieure prévoit le transit des sables bitumineux vers Portland. Montréal Pipe-Lines souhaite toujours, de son côté, faire construire une station de pompage à Dunham, mais plusieurs citoyens et organismes bloquent systématiquement le processus.