Réduction des matières résiduelles: le plus difficile reste à venir!

TONNAGE. Le volume d’ordures ménagères généré par la population de Brome-Missisquoi est à la baisse depuis deux ans. Le préfet de la MRC accueille ces résultats avec satisfaction, mais reconnait qu’il y a encore place à l’amélioration.

«Il reste à souhaiter que la tendance observée en 2013 et 2014 va se maintenir», indique Arthur Fauteux, préfet et maire de Cowansville.

Ce dernier attribue une bonne partie de cet écart favorable à l’implantation de six écocentres sur l’ensemble du territoire de la MRC.

«L’impact des écocentres a été majeur, mais il reste encore des choses à faire. On continue de trouver des matières recyclables ou valorisables dans notre bac à ordure», affirme-t-il.

Efforts de sensibilisation

Chez Arthur Fauteux, rien n’est jamais totalement blanc, ni totalement noir.

«Ça n’est pas aussi avancé que je l’aurais souhaité, mais on ne pouvait évidemment pas tout faire dans la même semaine. Il faut continuer de pousser, de convaincre, ne rien ménager en termes d’efforts», soutient le préfet.

Au dire de ce vieux routier de la vie municipale, les habitudes en matière de recyclage ne sont pas innées chez le citoyen. Ça prend de la discipline!

«Tout est dans la communication, dans l’éducation. Il ne faut pas avoir peur de répéter les consignes, d’encourager les gens à faire encore mieux», ajoute le principal intéressé.

M. Fauteux estime que le plus facile en matière de recyclage a déjà été fait. On entre maintenant dans le <I>crunchy<I> en s’attaquant à la valorisation des résidus verts, à la mise en place d’un meilleur système de triage, aux collectes dans les industries, commerces et institutions (ICI).

«Dans le deuxième plan de gestion des matières résiduelles (PGMR), actuellement en voie d’élaboration, les ICI seront priorisés. Ce secteur a été négligé et il faut y accorder une attention toute particulière», signale l’élu cowansvillois.

Contribution citoyenne

Arthur Fauteux est par ailleurs d’avis que la population pourrait être mise à contribution pour le triage à la source.

«Le plus facile, c’est de construire une grosse bâtisse où du personnel se chargera de faire le tri parmi les matières recyclables. Un système clé-en-main, c’est pratique, mais ça coûte cher. Ne pourrait-on pas demander au citoyen de faire sa part et de trier lui-même ce qu’il met dans le bac de recyclage?», s’interroge-t-il.

M. Fauteux croit également que les citoyens devraient s’encourager entre eux et ne pas hésiter à rappeler à l’ordre l’un de leur confrère lorsqu’il adopte un comportement fautif.

«Il suffit de jeter un verre de café ou un sac de couche dans un bac de recyclage pour en contaminer le contenu et ruiner les efforts des personnes plus consciencieuses. Il y a encore trop de  gens qui ne font pas attention», indique le préfet de la MRC de Brome-Missisquoi.

Ce dernier soutient que l’objectif «zéro enfouissement» est utopique, car il restera toujours des déchets ultimes.

«Même si on continue d’enfouir des matières résiduelles, les efforts de recyclage aideront à prolonger la durée de vie utile des sites d’enfouissement. En bout de ligne, tout le monde y gagnera.»

Compétence municipale

Arthur Fauteux n’est guère favorable à la régionalisation des services en matière de gestion des matières résiduelles (formule en vigueur dans la MRC de la Haute-Yamaska) en raison des nombreuses disparités entre les modes de collecte.

«Certaines municipalités ont leur propre flotte de camions alors que d’autres confient la collecte des ordures ménagères à l’entreprise privée. La fréquence des collectes (à la semaine ou aux deux semaines) varie également d’une municipalité à l’autre. Il en va de même avec l’étendue de la période de collecte hivernale», explique-t-il.

Aux yeux du préfet, l’étendue des territoires, la présence ou l’absence de villégiateurs, les différences marquées entre les municipalités rurales et les centres urbains, les problèmes particuliers liés aux habitations multifamiales sont autant de facteurs qui militent en faveur du statu quo.

«Je n’ai pas l’impression que les municipalités sont prêtes à céder leurs compétences dans ce domaine», affirme M. Fauteux.