Relance du vignoble de la chapelle de Ste-Agnès
VIGNOBLE. Le magnifique vignoble de la chapelle de Ste-Agnès de Sutton a finalement trouvé le 1er décembre dernier, repreneur et soigneur. Les entrepreneurs Benoît Dumont et sa conjointe Louise Laporte cherchaient depuis longtemps à prendre pied en région. Le pouvoir de séduction du vignoble leur a arraché le cœur.
«On est tombés en amour avec la place», affirme le couple Dumont-Lapointe qui a bien réfléchi avant de se lancer. M. Dumont et sa famille sont dans les affaires depuis belle lurette. M. Dumont lance en 2016 avec sa fille et son épouse, la compagnie de vélo Téo Fat Bike. L’entreprise est un succès. Elle est présente partout au Canada et à l’international. M. Dumont et sa conjointe dirigent aussi deux autres entreprises dont Pieux Métropolitain, ainsi que d’une compagnie de gestion d’immeubles.
Leur idée pour le vignoble est claire et leur projet de relance s’articule autour vélo-tourisme et de l’agrotourisme. Vignoble, distillerie, hébergement, érablière, récréotourisme et vélos Fat Bike sont au menu. La mémoire et l’histoire du lieu seront préservées. L’auberge et ses chambres seront rénovées, l’érablière et ses 10 000 entailles seront redéployées sur le site. Le château sera aussi agrandi en fonction des plans qu’avait dessinés la fondatrice du vignoble, Henrietta Anthony, décédée en 2015. «On a les plans, la maquette et un texte qu’elle nous a laissé. On va terminer son projet» explique M. Dumont.
Le couple investira près de 5 M$ dans cette entreprise qui ouvrira de nouveau ses portes au public en juin 2021. Il était fermé depuis le 12 août 2018. «Les employés qui étaient ici, on les a réengagés. John Anthony (le fils de l’ancienne propriétaire du vignoble) va nous donner un petit coup de main pour la transition pour le vin. Ça fait trois ans qu’on vient ici, c’est un coup de cœur. On regardait. Et c’était toujours à vendre. On va en faire une halte vélo, mais aussi proposer la location, la réparation et la vente de vélos électriques sur place.»
Une boutique de vélo y sera construite. M. Dumont continuera d’exploiter le vignoble. Une distillerie de gin pourrait y être lancée sous peu. «On va exploiter ce qui peut être exploité sur le site» afin d’en faire un rendez-vous toutes saisons. «Nous, c’est des Fat Bike électriques quatre-saisons. On va tracer des pistes dans la montagne». Car le vignoble est un fantastique terrain de jeu de 173 acres. Les 7 000 vignes qui y poussent sont en bonne santé.
«En décembre, on les a habillées. C’est un beau projet. La dame (Henrietta Anthony, une antiquaire d’origine tchèque et anglophone ayant immigré à Montréal) avait investi 12 M$» dans ce projet, précise M. Dumont. «La vigne et l’hébergement seuls, ce n’était pas suffisant pour rentabiliser l’entreprise» affirme M. Dumont qui ne projette pas pour autant d’y faire fortune. Il veut surtout faire aboutir la fantastique histoire qu’avait imaginée Henrietta Anthony. «Je serai ici 20-25 ans. Après ça quelqu’un d’autre va reprendre l’affaire. On va en faire profiter les gens qui viennent ici en vélo. On va introduire le vélo électrique là-dedans. Quand on fait du vélo électrique dans les Alpes, c’est vraiment capoté. Ici, c’est la même chose» souligne M. Dumont. «Après leur randonnée, les cyclistes pourront venir se reposer, prendre un petit verre, faire un pique-nique. On va ouvrir les portes. J’ai été chanceux dans la vie. Ça va être le fun.»
Pour Louise Laporte, sa conjointe, la relance du vignoble est un défi qu’elle accueille avec fébrilité. «On se lance un peu dans l’inconnu, ça va être excitant. Je l’appuie. C’est Benoît qui a les idées et le front tout autour de la tête et je l’aide» nous dit Mme Laporte.
Le rêve d’une femme passionnée
La propriétaire d’origine, Henrietta Anthony a profité de l’exode des anglophones après l’élection du Parti Québécois pour mettre la main sur cette propriété.
Des sommes colossales y seront investies pendant 40 ans.
Mme Anthony y fait construire en 1993 une superbe chapelle de style roman en pierre des champs «une structure éternelle d’une grande beauté qui élèverait l’âme et apporterait la paix aux passants».
Ajoutez-y une salle de bal, des celliers creusés à même la montagne et de style médiéval, deux maisons, des quartiers pour les invités et une panoplie de dépendances. Le compte est bon.