Relocalisation des organismes à Frelighsburg: les parties tardent à s’entendre

MUNICIPAL. Le dossier du 46, rue Principale fait du surplace à Frelighsburg. Bien que la vente de l’édifice, qui loge plusieurs organismes communautaires, ait été notariée le 1er décembre dernier, la municipalité et le groupe d’organismes n’ont toujours pas trouvé un terrain d’entente et restent campés sur leur position.

Selon nos informations, la municipalité et les groupes communautaires ne partagent pas le même point de vue dans ce dossier. Le schisme émane des questions de durée restante du bail et des scénarios envisagés. Les deux parties se sont rencontrées à deux reprises au début et à la fin du mois de novembre.

La Ville propose une prolongation du bail pour une durée de quatre à six mois, ce qui pourrait mener à une relocalisation entre les mois de mars et juin. Selon la proposition, ce délai devrait permettre de redéfinir les besoins des organismes et faciliter la transition vers de nouveaux locaux.

Rappelons que l’édifice, détenu par la ville depuis 2008, a été récemment vendu pour 210 000 $. Son évaluation commerciale grimperait à 175 000 $, tandis que l’évaluation municipale indique 203 000 $. Avant qu’il ne change de main, le bâtiment a été raccordé au réseau d’égouts municipaux.  

Le bail de location de l’édifice, qui permet à au moins cinq organismes d’y avoir un espace grâce au support de la municipalité, arrive bientôt à échéance. Les organismes avaient été avisés dès l’été dernier qu’ils devaient déménager à l’issue de la vente de l’immeuble. Et le dossier a vite déboulé. Le 46, rue Principale a été sur le marché durant seulement 23 jours. Un dénouement un peu trop rapide au goût de certains représentants d’organismes. 

Selon le Registre des entreprises du Québec, le nouvel acquéreur du bâtiment, Imaginatec Inc., oeuvre dans le développement multimédia.

«La Maison des possibles»

Les groupes communautaires réclament plutôt le prolongement du bail de l’entente, dans les locaux actuels, pour une période de douze mois. Ils occupent déjà une partie du sous-sol et le deuxième étage, et d’après Isabelle Léveillé, de Tourisme, Art et Commerce (TAC) Frelighsburg, un des organismes touchés, le nouveau propriétaire ne s’opposerait pas à cette avenue. «C’est la solution qui nous paraît idéale. On fonctionne sur la base du bénévolat et déjà les énergies sont comptées. [Un déménagement temporaire] exigerait que nos activités normales soient mises sur pause», allègue-t-elle. Ce délai permettrait selon elle d’établir une réflexion sur un projet communautaire connu sous le nom de «La Maison des possibles».

Ce dernier impliquerait la fondation d’une coopérative multisectorielle, dont la rentabilité assurerait le logement et la santé financière des organismes. «De passer l’année au 46, ça nous permet de mettre de l’énergie sur la création et la mise sur pied du projet, en n’ayant pas à perdre de l’énergie à déménager et à se relocaliser.»

Une question de saine gestion 

La municipalité estime à 5000 $ la somme supplémentaire engendrée par cette extension. Pour le maire Jacques Ducharme, la gestion des dépenses doit être hautement considérée quand vient le temps d’aborder ce dossier. «Nous avons le devoir de gérer les deniers publics de manière responsable», avance-t-il. «Nous avons une rationalisation sur les dépenses à faire. Les dépenses municipales doivent servir le plus grand nombre, le mieux possible, au minimum de coûts.»                 

Le conseil, par la voix du maire, s’interroge également sur la nécessité de tenir cette réflexion à l’intérieur des locaux actuels et n’y voit pas d’inconvénients à ce qu’elle se poursuive dans d’autres espaces municipaux. «Ce qui est fait à l’intérieur du 46, Principale est très précieux, voire essentiel, mais peut être fait de manière plus efficiente», répète-t-il. «Est-ce qu’on est obligé d’avoir un bureau de 12 pieds par 20 pieds? Est-ce qu’on peut faire la même chose dans plus petit?», se demande-t-il. Le loyer mensuel du 46, rue Principale est d’environ 900 $ par mois. 

En transition

Frelighsburg examine divers scénarios en ce sens, dont la création de deux espaces de travail sur la scène dans la salle du Conseil à l’intérieur de l’hôtel de ville. Au même endroit, mais à l’autre extrémité de la salle, on prône l’aménagement de trois à quatre cubicules de travail. La municipalité soutient que cet espace demeure peu fréquenté, même lors des soirs de conseil. Une autre possibilité se transporte dans l’édifice voisin,le Grammar school. Ce dernier abrite déjà le Centre d’arts. L’administration Ducharme envisage de créer des espaces de travail en réduisant l’aire consacrée à la salle d’exposition, au premier étage. 

Ces scénarios sont toutefois loin de ravir les organismes et les trois solutions présentent leur lot d’inconvénients, selon Isabelle Léveillé. «La scène de l’hôtel de ville, ça empiète sur d’autres activités communautaires, donc ça pourrait créer d’autres conflits internes. Le Grammar school, c’est un centre d’arts unique au village et dans les environs. Il s’est bâti sur 20 ans, avec des dons et du travail bénévole. C’est grandement fragiliser ce qui a pris tant de temps à construire», appréhende-t-elle.         

Le maire reconnait que le conseil devra se pencher sur le poids de déménagements répétés. «Il s’agit de voir si ces déplacements coûtent plus cher sur les plans humains et financiers. Il y a une analyse à faire de côté. Si ça devient meilleur marché de louer pendant un an, nous le ferons. Mais le meilleur scénario jusqu’à maintenant c’est de rationaliser les espaces municipaux et de mieux utiliser ceux que nous avons.»      

Les pourparlers entre les deux parties doivent se poursuivre. Une rencontre est prévue le 16 janvier.