Rendez-vous économique Brome-Missisquoi: la communauté d’affaires répond présente
AFFAIRES. Répondant à l’invitation du Centre local de développement (CLD) de Brome-Missisquoi, plus de 200 élus et entrepreneurs ont pris part, hier après-midi au Château Bromont, au Rendez-vous économique 2022.
Le fort taux de participation de la communauté d’affaires régionale a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les organisateurs de l’événement.
«En déplaçant la rencontre au printemps, nous avons fait preuve de prudence et mis toutes les chances de notre côté. On se souviendra que l’événement avait dû être reporté à deux reprises en raison de la pandémie», rappelle le directeur général du CLD et de la MRC de Brome-Missisquoi, Robert Desmarais.
Le président du CLD, Louis Villeneuve, se dit également très fier du résultat.
«Ça a été une véritable réussite. Nous avons même dû refuser des gens par manque de places. Quand on constate que quatre ministres, des industriels, des commerçants, des représentants du milieu communautaire, des entrepreneurs en agriculture, en tourisme et plusieurs dizaines d’élus municipaux partagent le même désir de faire avancer les choses, c’est très porteur», indique-t-il.
Ce dernier croit également que les entrepreneurs doivent être proactifs et ne pas hésiter à mettre l’épaule à la roue pour aider à relever les nouveaux défis auxquels la communauté d’affaires est confrontée. «Les municipalités et les gouvernements ont également un rôle à jouer, mais on ne peut pas tout attendre de leur part», ajoute M. Villeneuve.
Le préfet de la MRC, Patrick Melchior, plaide en faveur de la mise en place d’une «symbiose sociale» qui permettrait à tous les acteurs de la société de travailler ensemble à la recherche de solutions.
«J’aimerais que Brome-Missisquoi devienne la première MRC du Québec à intégrer ce concept dans son processus de planification», avance-t-il.
Louis Villeneuve estime par ailleurs que le moment est bien choisi pour passer à l’action.
«Toutes les personnes présentes au Rendez-vous économique ont pris des engagements et il importe maintenant de garder tout ce beau monde près du poêle. Les participants vont être relancés et un comité de suivi va être formé de manière à ce que les pistes de solution avancées par les différents intervenants puissent être mises en application», précise-t-il.
Participation du public
Le Rendez-vous économique aura notamment permis aux membres de la communauté d’affaires régionale de se prononcer, au moyen d’un sondage en direct, sur les grands défis qui attendent les entrepreneurs au sortir de la pandémie.
Si tout le monde reconnaît que Brome-Missisquoi est aux prises avec une «rareté» de main-d’œuvre, plusieurs participants s’accordent également pour dire que les lacunes en matière de logement, de transport et de services de garde constituent un frein à l’expansion des entreprises d’ici.
La rencontre a tout de même permis de constater que Brome-Missisquoi tire assez bien son épingle du jeu ces dernières années – par comparaison aux MRC limitrophes – au niveau de la croissance de la population (1,8 % vs 0,9 %), de l’évolution du revenu moyen (15,3 % vs 13,8 %) et de l’augmentation du nombre de travailleurs (1,5 % vs 1,0 %).
Situation de l’emploi
Le ministre du Travail, Jean Boulet, reconnaît pour sa part que les départs à la retraite contribuent de façon importante à la pénurie de main-d’œuvre et qu’il faut trouver une façon de mieux intégrer certaines tranches de la population au marché du travail (jeunes, travailleurs expérimentés, immigrants, personnes handicapées, bénéficiaires de la sécurité du revenu, etc.). Il ajoute que de plus en plus d’efforts doivent être mis sur la formation, la requalification et le rehaussement des compétences des travailleurs.
«Le taux d’emploi chez les 60-69 ans est de 36 % au Québec et de 39 % en Ontario. En égalant le pourcentage de la province voisine, le Québec disposerait d’un bassin de 77 000 travailleurs additionnels», indique-t-il.
Le ministre du Travail rappelle que son gouvernement poursuit ses pourparlers avec le gouvernement fédéral en matière d’immigration temporaire et d’immigration permanente (permis prolongés, traitement simplifié des demandes, etc.).
M. Boulet rappelle par ailleurs que les entreprises ont tout intérêt à changer leurs pratiques d’affaires en investissant dans l’achat d’équipements, la robotique l’automatisation et l’intégration des nouvelles technologies de l’information.
Transfert d’entreprise
La ministre déléguée à l’Innovation, Lucie Lecours, évoque de son côté les défis liés au transfert d’entreprises.
«Plusieurs milliers d’entreprises québécoises vont changer de main au cours des prochaines années et des organismes comme le CLD de Brome-Missisquoi peuvent jouer un rôle clé dans le processus de transfert d’entreprise (repreneuriat)», signale-t-elle.
Cet ex-entrepreneure et ex-dirigeante de chambre de commerce reconnaît également la contribution apportée au milieu des affaires par les MRC et les services d’aide aux entreprises.
«Comme entrepreneur, on se doit de répondre à la demande et de développer de nouveaux produits ou services. Le temps requis pour recruter du personnel et gérer les besoins des employés en matière de logement ou de transport finit par se fait rare», poursuit Mme Lecours.
LES GRANDES QUALITÉS DE BROME-MISSISQUOI
. «Ici, on bâtit, on investit, on est en mode solution» – Luc Sirois, DG du Conseil de l’innovation du Québec
. «On doit penser mutualisation des véhicules et parcs de logements pour les employés» – Benoit Sirard, président de Tourisme Cantons-de-l’Est
. «Notre agriculture diversifiée, écologique, nos fermes de petite taille» – Jean-Martin Fortier, propriétaire des Jardins de la Grelinette
. «La collaboration, la proximité, on est à un coup de téléphone des décideurs» – Normand Bourbonnais, PDG de Technum Québec/Bromont
. «Le dynamisme des entrepreneurs d’ici, la présence de la Zone innovation» – Lucie Lecours, ministre déléguée à l’Innovation