Retour de l’ancien maire Boucher à la mairie de Saint-Césaire?

La récente démission du maire Serge Gendron ouvre la porte toute grande aux membres de son ancienne équipe, mais également à son adversaire de 2009, Yvon Boucher. Ce dernier est présentement en période de réflexion et devrait faire connaître ses intentions dans les prochaines semaines, a appris l’Express.

 

«Ce n’est pas une décision facile à prendre. Il me faut du temps pour peser le pour et le contre, vérifier la solidité de mes appuis, évaluer la situation de façon globale», a confié le principal intéressé.

 

Il faut savoir que l’ancien maire Yvon Boucher n’a pas coupé les ponts avec l’engagement communautaire au lendemain de sa défaite électorale de 2009.

 

En plus de continuer à exploiter la ferme familiale avec ses deux frères (350 têtes de bétail, incluant 110 vaches laitières et une centaine de bovins), M.Boucher s’implique activement au sein du mouvement syndical agricole. Il cumule présentement les fonctions de président du syndicat de base UPA Provençal, de président du syndicat des producteurs de bovins et de vice-président du syndicat des producteurs de lait à l’UPA de Saint-Hyacinthe.

 

Depuis deux ans, il siège également au conseil exécutif de la Fédération des producteurs de bovins, en plus d’agir comme vice-président du Club-conseil Agri-durable, un regroupement qui dessert 66 producteurs de Saint-Césaire, Ange-Gardien et Saint-Paul-d’Abbotsford.

 

 «Si je retourne sur la scène municipale, je devrai laisser tomber une partie de ces responsabilités par souci d’efficacité. Si je veux bien faire les choses, je n’aurai tout simplement pas le choix», reconnaît M.Boucher.

 

Chances: 50-50
Yvon Boucher n’a jamais caché son intérêt pour la politique et les affaires publiques. Et pas de doute, la passion est toujours là…

 

«J’ai été actif sur la scène municipale pendant 25 ans, dont 15 ans à titre de maire de la paroisse et de la Ville de Saint-Césaire. Il va sans dire que si je n’avais pas aimé ça, j’aurais tout lâché voilà longtemps», soutient-il.
M.Boucher affirme ne pas avoir été surpris outre mesure de l’éclatement de l’administration Gendron.

 

«Quand il y a de la dissension au sein du conseil, tout peut arriver», affirme-t-il.

 

Ce dernier reconnaît que les choses n’ont pas dû être faciles pour les élus, ni pour les employés municipaux. Il trouve néanmoins dommage que ce soit la population qui doive en payer le prix.

 

«De nos jours, la tâche des élus municipaux est très exigeante. Quand il y a un conflit au sein du conseil, ça devient doublement difficile», analyse-t-il.
Et quand on lui demande s’il aurait de la difficulté à siéger aux côtés d’anciens adversaires politiques, M.Boucher précise qu’il a déjà vécu pareille situation.

 

«En 2000, lors de la fusion de la Ville et de la paroisse de Saint-Césaire, j’ai fait élire la moitié de mon équipe. La moitié de l’équipe adverse a également obtenu l’appui de la population. Un mois après l’élection, le mix était fait et tout le monde travaillait ensemble dans l’intérêt de la nouvelle municipalité», indique M.Boucher.

 

L’ancien maire ne voit pas pourquoi il en irait autrement une douzaine d’années plus tard.

 

«Au-delà des intérêts partisans, les gens qui s’impliquent sur la scène municipale ont à peu près tous les mêmes objectifs: bien gérer la Ville, l’aider à se développer et offrir des services de qualité à l’ensemble des citoyens», ajoute-t-il.

 

Yvon Boucher croit également que la popularité des partis politiques est en baisse sur la scène municipale. Sa propre formation, Unité Saint-Césaire, a été dissoute dans les mois suivant l’élection de novembre 2009. L’autre parti en présence, Vision Saint-Césaire, est actuellement en voie de dissolution.

 

Même si son intérêt pour la politique ne pâlit pas, Yvon Boucher n’est pas pour autant convaincu de sauter dans l’arène cette fois.

 

«S’il y a de bons candidats à la mairie, des gens en qui j’ai confiance et qui bénéficient du soutien de la population, je pourrais très bien ne pas me présenter», affirme M.Boucher.