Robert Goyette: de la route à la scène

Robert Goyette a un parcours bien à lui. Après avoir travaillé durant près de quarante ans dans le domaine du transport, l’homme d’affaires a fait une croix sur sa retraite afin de se consacrer… à la direction artistique du Théâtre des Tournesols de Cowansville. Un défi de taille pour l’homme d’affaires.

Originaire de St-Hyacinthe, Robert Goyette ne semblait aucunement prédestiné à devenir propriétaire d’une salle de spectacles. M. Goyette a en effet œuvré durant la majeure partie de sa vie au sein de l’entreprise familiale, Groupe Goyette, une entreprise de transport.

 

«Mon père a démarré l’entreprise en 1951. Dès l’âge de 6 ou 7 ans, j’allais l’aider dans l’entrepôt, après l’école», raconte M. Goyette.  

 

En 1967, ce dernier et ses deux frères, Gaston et Jean-Louis, ont fait l’acquisition de l’entreprise familiale. «Nous avons grossi l’entreprise qui a presque quintuplé durant le temps que nous y avons travaillé. En 1987, l’entreprise est entrée en bourse. Lorsque nous avons greffé le service d’entrepose (Entreposage Maska inc.), nous comptions près de 150 employés», souligne l’homme d’affaires.

 

En 1997, les trois frères Goyette ont décidé de passer le flambeau en vendant l’entreprise familiale. Âgé de 50 ans, Robert Goyette entama une retraite bien méritée. Or, ce nouveau mode de vie ne le satisfaisait pas totalement. «J’ai vite réalisé que l’inactivité n’était pas faite pour moi», souligne-t-il.

 

L’homme d’affaires aguerri a donc offert ses services au CLD de Saint-Hyacinthe comme mentor bénévole tout en restant à l’affut des opportunités d’affaires.

 

Place au théâtre!

C’est le comédien Réjean Gauvin qui, en 2002, a mis Robert Goyette en contact avec les propriétaires du Théâtre des Tournesols. Le jeune retraité a longuement réfléchi avant de franchir la grande étape, soit celle de louer le théâtre sur une base annuelle.

 

Robert Goyette ne s’en cache pas, les premières années n’ont pas été de tout repos. «Ç’a été des années difficiles. Je ne connaissais rien au théâtre. J’allais parfois voir des pièces de théâtre d’été comme on va voir à l’occasion une game de hockey», explique M. Goyette.

 

Lui et sa femme, Léonie, se sont lancés à pieds joints dans l’aventure, en assurant les tâches administratives, la gestion du personnel et celle de la billetterie. «La première année a été épouvantable. Je ne connaissais personne dans le milieu. Je ne savais pas que je devais commencer à faire la promotion de mes événements près d’un an à l’avance. J’ai souvent été découragé, mais je me disais «Je ne ferai pas la même erreur l’an prochain». Voilà où cette attitude m’a mené», ajoute-t-il.

 

C’est en 2007 que Robert Goyette a fait l’acquisition officielle du Théâtre des Tournesols. Depuis cet achat, l’entrepreneur a investi quelques centaines de milliers de dollars dans l’aménagement de la bâtisse.

 

«Ce qui est primordial, c’est que les gens aient confiance lorsqu’ils viennent ici, et ce, autant auprès des spectateurs que des artistes. Il faut livrer la marchandise. Donner notre 110% en tout temps», soutient l’homme d’affaires qui, avec les années, a tissé de nombreux liens avec les agences d’artistes situés dans les grands centres ainsi qu’avec ses clients.

 

Les projets de retraite semblent maintenant derrière M. Goyette, qui dit avoir beaucoup de difficulté à ralentir ses activités au théâtre. «Je ne suis maintenant plus capable d’arrêter. J’ai beaucoup de projets en tête. Je veux développer un volet pour accueillir des spectacles de la relève et en cibler quelques-uns pour un public plus jeune. Je veux essayer d’autres choses que je n’ai encore jamais réalisées», souligne le propriétaire, avec un sourire sur les lèvres.

 

«Si c’était à recommencer, je le ferais, mais avec l’expérience que j’ai aujourd’hui. C’est beaucoup d’heures de travail, de dévouement, de développement… C’est un pensez-y-bien», conclut ce dernier.