Samuel Bricault veut contrer l’intimidation par les mots
OUVERTURE D’ESPRIT. Samuel Bricault, un conférencier de 25 ans qui s’est fait intimider au primaire avant de passer dans le camp adverse, utilise l’humour et les mots pour lutter contre le fléau de l’intimidation.
Le jeune homme fait la tournée des écoles depuis quelques années pour rencontrer les étudiants et les sensibiliser aux conséquences de ce phénomène. Il a visité 350 écoles en quatre ans, principalement au Québec, mais également au Manitoba et au Nouveau-Brunswick.
«Je n’ai pas de diplôme en psychologie, mais je considère qu’on peut traiter de l’intimidation sans être un professionnel», affirme Samuel Bricault, qui a néanmoins pris soin de consulter un psychologie et un intervenant social pour la préparation de sa conférence.
«Mon exposé dure 90 minutes et vise avant tout à créer une ouverture d’esprit chez les jeunes. Je fais rire les gens tout en passant mon message dans des mots que tout le monde peut comprendre», résume le conférencier.
Ce dernier propose également à son auditoire des gestes concrets «pour changer les choses» tout en invitant les participants à signer un engagement moral envers les victimes d’intimidation. Divers cadeaux (livres, chandails), commandités par des députés, gens d’affaires et organismes, sont distribués aux jeunes en guise de mesure de renforcement.
«L’intimidation m’a mené vers la délinquance, la consommation et la dépression. Au secondaire, j’ai réalisé que les gens qui écoeuraient les autres et faisaient des conneries avaient souvent la cote. C’est de cette façon que je suis passé d’intimidé à intimidateur», explique celui qui a vu le jour à Saint-Jean-sur-Richelieu et habité Stanstead avant de s’établir à Montréal.
Approche littéraire
L’écriture a servi de soupape à Samuel Bricault, comme à bien d’autres, en lui permettant d’exprimer ses inquiétudes et son mal de vivre.
Après la publication d’un recueil de poésie, Illégitime défense, dès l’âge de 14 ans, l’écrivain en herbe s’est attaqué à la rédaction d’une série de huit romans mettant en vedette Sios, un immortel qui a le mal de vivre et mène une quête pour trouver la paix intérieure. On lui doit également Création, un drame psychologique publié en 2012.
«La série Le Dernier des immortels est lue dans plusieurs écoles québécoises qui s’en servent pour alimenter la réflexion chez les jeunes», ajoute l’auteur.
Samuel Bricault rencontrera les étudiants de secondaire 1 et du groupe d’adaption scolaire de l’école Massey-Vanier, le mercredi 15 avril, pour la présentation d’une conférence intitulée De l’intimidation à l’éveil à la lecture.
«L’activité est présentée grâce à l’appui financier du Club des Lions de Cowansville et d’une dizaine de professionnels, entrepreneurs et gens d’affaires locaux. Grâce à ces partenaires, l’école n’aura rien à débourser», signale Chantal Laliberté, représentante de l’organisme sans but lucratif JIVA.
L’intimidation en chiffres
. 10 % des jeunes se font intimider
. 4 % des jeunes sont intimidateurs
. 85 % des jeunes sont spectateurs
Source: Samuel Bricault