Ski Bromont transfère le mont Horizon à la Ville de Bromont
Il y a du nouveau dans le controversé dossier Val 8 : la Ville de Bromont est maintenant propriétaire du mont Horizon, qui devient du coup un bien public. Ski Bromont a cédé ce secteur en échange de terrains qui lui permettra la réalisation du Projet Shefford. Une bonne nouvelle pour l’ensemble des citoyens, affirment Charles Désourdy, président et directeur général de Ski Bromont, et Louis Villeneuve, président de Protégeons Bromont.
Ce transfert de terrains fait suite au protocole d’entente autorisé entre la Ville de Bromont et Ski Bromont lors de la séance extraordinaire du 30 septembre dernier.
«C’est un grand jour pour la Ville. Je suis très heureux d’annoncer ça. C’est une très bonne nouvelle pour les citoyens de Bromont», se réjouit le président et directeur général de Ski Bromont, Charles Désourdy.
Le mont Horizon, d’une superficie de 1 017 900 pieds carrés, deviendra un parc accessible à la population en proposant des sentiers quatre saisons.
Ce qui démontre la volonté de planifier le Val 8 selon une vision de développement durable ainsi que son engagement à trouver l’équilibre entre les volets économique, social et environnemental, souligne M. Désourdy.
En échange du mont Horizon, l’homme d’affaires a obtenu des terrains qualifiés de zones humides, notamment dans le secteur Marchessault (Carrefour Champêtre).
Ces acquisitions lui permettront de respecter la compensation auprès du ministère du Développement Durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) lors de la destruction de zones humides dans le secteur Shefford, où il compte réaliser le Projet Shefford.
Ce développement résidentiel, qui comptera de 250 à 350 maisons, se situera entre l’école La Chantignole, rue de Gaspé, et le Carré des Pins.
Projet controversé
Aux yeux de Charles Désourdy, ce transfert répond aux demandes initiales de Protégeons Bromont, dont ses frères Robert et Gérald font partie.
Ce mouvement a vu le jour afin de préserver les sommets des monts Horizon et Bernard en empêchant le développement résidentiel du Val 8 au-delà de 400 mètres d’altitude, en limitant le développement immobilier sur le massif et en permettant son accès aux Bromontois et visiteurs en créant un parc où seraient aménagés des sentiers.
Le printemps dernier, une pétition de 3772 avait été déposée à la Ville de Bromont afin de demander un moratoire sur ce dossier.
Les citoyens souhaitaient que les élus bromontois évaluent la possibilité d’acheter les terrains visés afin de les protéger.
Ils ont aussi avancé la possibilité que Protégeons Bromont se porte acquéreur des monts Bernard et Horizon.
Ce conflit entre les fils du fondateur de Bromont a fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois.
Charles Désourdy considère que Protégeons Bromont a fait une «grosse campagne de désinformation» au sujet du Val 8.
Il reproche à ses membres d’avoir fait preuve d’«un peu d’hypocrisie et de malhonnêteté» dans leurs démarches, particulièrement dans la campagne électorale actuelle.
Il craint que si les quatre candidats publiquement appuyés par Protégeons Bromont sont élus, ils risquent de mettre des bâtons dans les roues de ses projets immobiliers.
«C’est rendu un débat plus émotionnel que rationnel», déplore-t-il.
«C’est sûr que ça implique deux de mes frères, et ça me fait mal au cœur. Tant pour moi que pour mes sœurs et le reste de la famille. On a hâte que ça finisse…»
Bonne nouvelle
Pour Louis Villeneuve, président de Protégeons Bromont, ce transfert est une «bonne nouvelle».
Il a rappelé qu’au départ, le CCU (Comité consultatif d’urbanisme) de la Ville de Bromont avait refusé le projet du Val 8 dans sa forme initiale.
«Je trouve ça extraordinaire. On espère pouvoir arriver à une entente pour l’ensemble des sommets», affirme-t-il.
«Les membres de Protégeons Bromont, on a travaillé vraiment fort, et ce sont tous des gens bénévoles, insiste-t-il. Il en reste encore à faire, mais on a réussi à faire valoir nos points. Ce qu’on essaie de faire, c’est une entente gagnant-gagnant. On n’est pas des terroristes ! J’ai beaucoup de respect pour M. Désourdy», avance Louis Villeneuve.
«Je crois qu’il faut juste s’asseoir et respirer par le nez», maintient le président de Protégeons Bromont, qui croit que cette transaction est un premier pas dans la bonne direction.