Suspension d’un professeur: une décision qui fait jaser
MUSIQUE. La gestion quotidienne de l’Académie de musique ne serait pas le seul différend dans cette saga scolaire. La récente suspension avec solde du professeur Jean-François Viens aurait aussi alimenté le brasier. La raison de cette décision administrative? Le dossier demeure confidentiel puisqu’une enquête est en cours, ce qui empêche les parties impliquées de commenter.
«C’était quelqu’un qui tenait le programme sur ses épaules, qui a contribué à lui donner ses lettres de noblesse», confie un parent, qui désire garder l’anonymat, à propos de celui qui a fondé l’académie.
Entretemps, une pétition visant à ramener les professeurs Jean-François Viens et Sophie Clermont a été lancée sur le web. Au moment d’écrire ces lignes, environ 500 personnes ont apposé leur nom sur le document électronique.
La Fondation de l’Académie de musique menace maintenant de reprendre les instruments qu’elle a contribué à acquérir au fil des ans, grâce à diverses collectes de fonds. Elle se charge en effet d’acheter des instruments de musique et de régler une partie des frais engendrés par les voyages lors de participation des membres de l’Académie de musique à divers concours musicaux. La CSVDC a informé les deux autres parties impliquées que les instruments ne pourraient leur être remis qu’après qu’un inventaire ait été complété par le personnel de l’école, ce qui devrait être effectué sous peu. Des responsables de la fondation et des parents qui souhaitent amorcer ce processus se sont vu refuser l’accès aux locaux en fin de journée vendredi dernier.
Un attrait?
Rencontrés sur place par JournalLeGuide.com, plusieurs parents ne cachaient alors pas leur colère. Ils craignent que le programme ne s’étiole. «Il faut se mobiliser, c’est primordial. Si l’académie est en péril, c’est une énorme perte pour Cowansville. C’est quelque chose de très attirant pour les jeunes familles et ça a une bonne visibilité», déplore un parent en citant comme exemple l’implantation du programme d’éducation internationale offert à l’école Jean-Jacques-Bertrand à Farnham.
Certaines activités de financement prévues à la fin septembre seraient aussi compromises. «Bon an mal an, ça représente entre 7000 et 9000$ que nous amassons lors de ces deux évènements. En fin de compte, ce sont les jeunes qui subissent les conséquences de tout ça», fait savoir Stéphane Lussier.
Appelée à commenter ce climat, Chantale Cyr, de la CSVDC, reconnait que la situation est délicate. «On sait que c’est un dossier chaud, on ne s’en cache pas, mais au niveau de la réussite des jeunes dans le cadre du programme éducatif, tout est en place pour offrir le même service que l’an passé et les années antérieures.»
Des démarches ont été entreprises il y a deux ans auprès du Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) pour obtenir la certification officielle. Le processus pourrait se conclure au cours de l’année 2015.
L’impasse semble donc persister entre les deux parties. La commission scolaire se défend en se disant toujours ouverte aux discussions. «Il n’a jamais été question de ne pas s’asseoir avec les gens pour trouver une avenue possible à l’imbroglio que l’on vit. Ça a été une prise de position rapide et radicale de la fondation de se retirer, je pense que lorsqu’on a des discussions verbales [NDLR: la réunion du 28 août] et qu’on en est à les mettre par écrit, il peut y avoir des choses qui s’ajoutent aux discussions, c’est comme un processus de négociation. Nous avons été surpris de voir la réplique de la fondation et de l’académie de se dissocier de la CSVDC.»
L’Académie en bref…
L’Académie de musique Massey-Vanier offre à une centaine de jeunes de la région l’accès à un programme de musique-étude pour tous les niveaux du secondaire. Elle se décrit comme «une école dans une école» et a été mise en place il y plus d’un quart de siècle au sein de l’école secondaire Massey-Vanier. La fondation y est impliquée depuis 1999. Des activités et des compétitions se tiennent à Toronto, New York, et un peu partout au Québec.
La Fondation de l’Académie de musique de Massey-Vanier est responsable de la tenue d’évènements caritatifs dont les sommes sont consacrées au fonctionnement de l’académie. Les contributions des parents —il en coûte près de 1000$ par année scolaire et par enfant— sont une autre des sources de financement du programme.