Tour cellulaire à Frelighsburg: le dossier à la CPTAQ

TÉLÉCOMMUNICATIONS. La construction d’une tour cellulaire de Bell au pied du mont Pinacle à Frelighsburg continue d’alimenter les débats. Le sujet a été au cœur d’une audience à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) à la fin du mois de janvier. En attendant qu’une décision soit rendue, certains membres de la communauté continuent d’exprimer leur désaccord quant au site choisi.

La tour de 35 mètres doit être érigée près du Chemin McIntosh, au pied du mont Pinacle. L’emplacement de la structure demeure préoccupant pour les propriétaires de la ferme Oneka, Philippe Choinière et Stacey L’Écuyer. La future tour se dressera à quelque 400 mètres du site de l’entreprise agrotouristique, qui cultive et transforme, entre autres, des plantes biologiques. 

Sans s’opposer à la desserte du secteur en services de télécommunication, «quelque chose de nécessaire» qui fait consensus, le couple remet en question le site choisi. «On ne veut pas chialer pour chialer. Le site est notre carte de visite, l’expérience que l’on offre aux gens. C’est l’élément distinctif qui fait en sorte que les gens se souviennent de nous. Le projet [de Bell] a un impact majeur à long terme sur nos installations», explique Philippe Choinière.

Le couple a mis en ligne une pétition intitulée «Protéger le paysage et l’agrotourisme de Frelighsburg». Le document disponible sur le web a, au moment d’écrire ces lignes, récolté 1375 signatures, sur un objectif de 2500. Le couple a aussi mis en ligne une vidéo explicative de sa démarche sur YouTube.  

L’emplacement sur lequel misent Bell et la municipalité a été déterminé l’an dernier, à la suite de l’étude de plusieurs scénarios. Frelighsburg avait allongé à Bell une liste de «principes d’acceptabilité», question de réduire les impacts. À travers l’ensemble du processus qui s’étire depuis plus d’un an, la municipalité a écarté certaines avenues pour protéger des sites qui présentaient des particularités, telles des zones humides et des aires peuplées d’érables.

«Ils ont mis de côté des sites techniquement supérieurs dans le but de protéger la vue du Mont Pinacle, c’est qui est une bonne chose. Mais pour nous, étant situés au pied du Pinacle, de ne pas se faire inclure dans ce contexte de protection, c’est contradictoire. Nous souhaitons qu’ils changent leur modèle pour que nous puissions capitaliser sur notre environnement. C’est un manque de volonté et de considération», avance Philippe Choinière. L’accès aux ondes cellulaires et à Internet serait assuré à au moins 80 % du territoire. Une première tour de 45 mètres a été érigée près du chemin St-Armand.

Pas une nuisance

Le maire de Frelighsburg, Jacques Ducharme, laisse de son côté entendre que la municipalité a fait son bout de chemin dans ce dossier. «Nos devoirs sont faits. Beaucoup de travail a été accompli dans ce dossier, nous avons examiné plusieurs sites et ceux de moindre impact ont été trouvés.»

Il écarte également tout impact négatif sur le plan touristique. «Ça ne correspond pas à notre analyse. Nous avons envisagé de la mettre ailleurs, nous aurions pu l’installer sur le mont Pinacle, mais il est protégé et c’est quelque chose d’important pour nous.»      

De son côté, Bell confirme vouloir étendre sa couverture et la puissance de ses réseaux HSPA+ et LTE à Frelighsburg. Elle entend ainsi répondre à la demande des citoyens. «Nous avons travaillé de près avec la municipalité pour identifier le meilleur site pour atteindre ce but. Le site sélectionné a l’appui de la municipalité et nous sommes en attente de l’approbation finale du CPTAQ. Nous espérons amorcer la construction de la tour au printemps et lancer le service à l’automne», a indiqué par courriel Marie-Ève Francoeur, des relations avec les médias de l’entreprise de télécommunications.

Des changements

Les plans de localisation de la tour ont subi quelques modifications en juillet dernier. Le chemin d’accès a été déplacé d’environ 200 mètres, et l’endroit où la tour repose elle-même, d’une centaine de mètres vers le nord-ouest. Ces décisions ont été prises notamment pour contourner un peuplement d’érables et pour éloigner la tour de la vue de certains résidents du chemin McIntosh, qui n’ont pas hésité à contester les plans initiaux. La future tour se trouverait également, d’après le projet actuel, dans une zone moins propice à être inondée.          

Les orientations préliminaires émises par la CPTAQ tendent vers l’acceptation du projet tel que prôné par Bell et la municipalité. La cause est en délibéré et une décision finale est attendue d’ici les prochaines semaines.