Travaux de dynamitage: une famille évacuée à Granby
Des travaux de dynamitage sur la rue Du Jade à Granby ont forcé l’évacuation d’une famille la semaine dernière en raison de fortes émanations de monoxyde de carbone, a appris GranbyExpress.com.
Le détecteur de monoxyde de carbone remis par l’entreprise Dynamitage Granby a alerté les pompiers le 30 avril dernier, en soirée. Sur place, les sapeurs ont relevé une lecture anormalement élevée de monoxyde de carbone (CO) et ont reçu un appel de la Direction de la santé publique de la Montérégie.
«Ce n’est pas nous qui les avons appelés. Ce sont eux qui ont appelé en disant qu’il y avait plusieurs maisons touchées, mais il y en avait qu’une seule», explique le directeur du Service des incendies de Granby, Pierre Lacombe. En raison des lectures trop élevées, la Santé publique a demandé à la famille d’évacuer la maison.
«Le seuil critique est établi à 30 particules par million (PPM). À ce taux-là, il faut ventiler la résidence. Avant que les citoyens puissent réintégrer leur maison, la Direction de la santé publique demande à ce que les résultats soient inférieurs à dix particules par million sur une période de douze heures. On est allé plusieurs fois prendre les lectures», ajoute le directeur Lacombe.
Une première
Du côté de Dynamitage Granby, le propriétaire Sylvain Blouin précise qu’en dix ans de sautage, c’est la première fois qu’une pareille situation se produit.
«Je ne le sais pas c’est dû à quoi. Est-ce que le roc a été excavé trop vite? Était-on trop proche de la maison? Est-ce que la charge était assez forte?», questionne-t-il. Ce dernier a été mis au fait de la situation le 1er mai dernier, lors de la dernière journée des travaux. M. Blouin avait pris les dispositions nécessaires avant d’entreprendre les travaux, notamment en distribuant un détecteur de monoxyde de carbone aux douze résidences situées à l’intérieur d’un rayon de 300 pieds.
Sous-sol
Le monoxyde de carbone se libère dès qu’il y a une combustion. Moteurs à essence, feux de foyer et dynamitage sont notamment propices aux émanations de CO. En hiver, par exemple, les pompiers sont souvent appelés en lien avec des cendres de foyer. «Les gens retirent les cendres froides et les mettent dans le sous-sol. Il faut les sortir dehors parce que du monoxyde de carbone en émane», explique Pierre Lacombe, le directeur du Service des incendies de Granby.
La Régie du bâtiment du Québec et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec ont publié en mars dernier un Guide de pratiques préventives: les intoxications au monoxyde de carbone et les travaux de sautage. Le document de 52 pages précise qu’au moment du dynamitage, le monoxyde de carbone se libère. Il peut être évacué à l’air libre, mais dans certains cas, il s’infiltre dans le sol et réussit lentement à se frayer un chemin jusqu’aux sous-sols des résidences, entre autres, par des fissures dans le roc, des drains de plancher et des margelles.
Incolore, inodore
Selon Pierre Lacombe, une exposition au monoxyde de carbone peut s’avérer très dangereuse. «Le monoxyde de carbone se combine aux globules sanguins et prend la place de l’oxygène. Il agit 50 fois plus vite que l’oxygène. C’est très dangereux de s’intoxiquer. C’est pour ça qu’on évacue à 30 PPM», explique M. Lacombe.
Incolore, inodore et sans goût, le CO peut, entre autres, causer des nausées, de la somnolence, des maux de tête et même être fatal. «Le monoxyde de carbone, présent à 1% dans une pièce, peut causer la mort d’un être humain en une minute», illustre le sapeur. Le meilleur moyen de se protéger contre ce gaz est de se doter d’un détecteur.