Un candidat indépendant dans Brome-Missisquoi

Jean-Pierre Dufault, inspecteur municipal à la Ville de Sutton, briguera les suffrages dans Brome-Missisquoi, lors des élections provinciales du 4 septembre prochain. Ce résidant d’Abercorn se présente à titre de candidat indépendant car il estime que la ligne de parti empêche la libre expression des opinions au sein d’une formation politique.

M.Dufault est Franco-Manitobain d’origine et a vu le jour à Winnipeg, dans le quartier francophone de Saint-Boniface, où il a vécu jusqu’à l’âge de 19 ans.

Après plusieurs aller-retour sur le pouce entre le Manitoba et le Québec, le jeune homme a choisi Montréal comme lieu de résidence principal tout en continuant à voyager à travers le Canada et l’Europe, avec la troupe de danse folklorique dont il faisait partie.

En 2001-2002, M.Dufault et sa conjointe se sont établis à Bolton-Ouest, puis à Knowlton, Brome et Abercorn. Après avoir exploité une petite ferme d’élevage, M.Dufault a quitté son emploi au Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de la Montérégie-Est (ex-Centres Butters) pour devenir inspecteur municipal au village de Brome. Il a cumulé les mêmes fonctions à East Farnham et Brigham (remplacement) avant d’obtenir un poste à temps plein à Sutton.

Attrait pour la politique

Jean-Pierre Dufault s’intéresse aux affaires publiques depuis toujours.

«Dès l’âge de six ans, j’écoutais les bulletins de nouvelles à Radio-Canada, le matin dans le lit de ma mère», se souvient le principal intéressé.

À l’âge de 26 ans, le Québécois d’adoption a entrepris des études en sciences politiques à l’université Concordia. Quand les emplois, la ferme et la famille ont pris la plus grande partie de son temps, il a continué à suivre des cours au campus Knowlton de l’université Bishop, tout près de chez lui.

«Je n’ai pas complété mon baccalauréat, mais j’entends poursuivre mes études universitaires, l’automne prochain, à temps partiel», précise-t-il.

M.Dufault a longtemps hésité à faire le saut en politique active, mais estime que le moment est venu pour lui de tenter sa chance.

«J’y pensais depuis des années, mais j’attendais que mes trois enfants vieillissent, que mon baccalauréat soit complété, que j’aie plus de temps, plus d’argent, plus de contacts et plus d’expérience de vie. J’ai maintenant 33 ans et je ne me vois pas attendre plus longtemps. La politique, c’est ma passion», explique-t-il.

La ligne de parti

Jean-Pierre Dufault reconnaît que la popularité des politiciens n’a jamais été aussi basse et que beaucoup de gens ne votent tout simplement plus, par dépit. (taux de participation de 56,5 % aux dernières élections). Il croit cependant que la situation peut être renversée et souhaite contribuer à changer l’image des élus.

Le candidat indépendant laisse également entendre que la démocratie au Canada et au Québec n’est pas ce qu’elle devrait être.

«La structure actuelle des partis politiques fait partie du problème et non de la solution. Un député représente les citoyens de son comté, mais doit aussi voter selon les volontés du parti auquel il a plaidé allégeance. Les deux positions sont parfois irréconciliables», analyse-t-il.

M.Dufault ajoute que la ligne de partie fait en sorte que la voix du peuple trouve difficilement son chemin jusqu’aux oreilles des dirigeants.

«C’est une chose de fonder sa politique sur les sondages d’opinion publique, mais, pour avoir réalisé des sondages téléphoniques d’un bout à l’autre du Canada, je peux vous assurer que ces derniers sont loin de refléter les opinions réelles de la population», explique-t-il.

Jean-Pierre Dufault prône également une plus grande transparence au sein de l’appareil public et veut s’assurer que les gens aient accès à toute l’information nécessaire pour pouvoir prendre des décisions éclairées.

«Les citoyens sont suffisamment intelligents pour connaître la vérité. Si le raisonnement à la base des projets de loi leur est expliqué de façon ouverte et honnête, ils ont assez de gros bon sens pour être capables d’accepter les décisions du gouvernement, même s’ils ne sont pas nécessairement du même avis», poursuit le candidat.