Un partenariat école-entreprise qui porte ses fruits

FORMATION. Le 26 mai prochain, les 14 étudiants de la première cohorte du diplôme d’études professionnelles en opération d’équipement de production au Campus Brome-Missisquoi obtiendront leur diplôme. Ce programme, qui comptait sur une demi-année de formation autant en classe qu’en plateau d’apprentissage ou en entreprise chez GE Aérospatial, devrait être de retour l’an prochain, si le recrutement va bon train.

« C’était une première expérience pour nous au CBM d’avoir un partenariat direct avec une entreprise pour mettre en place un programme en alternance travail-études, a relaté la directrice du CBM, Liette Béchard. On a déjà des programmes avec des élèves en alternance, on travaille avec diverses entreprises, en boucherie ou en usinage par exemple. Développer un programme que l’on adapte pour s’assurer que l’ensemble de la formation offerte aux élèves s’arrime avec les besoins de l’entreprise et que ce soit fait de façon cohérente, c’est la première fois qu’on travaillait à ça. »

Pour la Commission scolaire Eastern Townships et le Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs, ce partenariat est vraiment une expérience gagnant-gagnant.

« Comme centre de services scolaire, c’est très important de développer des coopérations avec des employeurs de fine pointe, a déclaré le directeur général de Val-des-Cerfs, Eric Racine. Notre collaboration avec Eastern Townships s’étale depuis plusieurs années, mais plus on est en mesure de développer des partenariats avec des entreprises, plus on va être en mesure de répondre à la clientèle étudiante adulte et aux entrepreneurs du coin. »

« Pour nous, la communauté anglophone, c’est très important d’être en mesure d’offrir à nos étudiants des opportunités comme celle-ci, a affirmé de son côté le président d’Eastern Townships, Mike Murray. J’espère sincèrement que d’autres employeurs vont suivre ce modèle. Nous serons heureux de développer des programmes comme celui-ci qui s’arriment aux employeurs dans n’importe quel domaine et dans lesquels ils sont à la recherche de main-d’œuvre additionnelle. »

DÉFIS DE MAIN-D’ŒUVRE

Pour GE Aérospatial, cette expérience est d’autant plus importante en tenant compte des défis constants de pénurie de main-d’œuvre.

« Nous avons un besoin de main-d’œuvre sans cesse et croissant, a martelé le directeur de site à Bromont, Jean Bélanger. C’est un besoin de main-d’œuvre qui doit être qualifiée au départ. Dans un contexte comme celui-ci, l’embauche de personnel techniquement qualifié restera un défi de taille, et ce, jusqu’en 2030, on pense. Le programme de DEP est une solution innovante pour nous, ayant pour but de répondre à ce défi que l’on vit tous. »

Les élèves seront tous embauchés chez GE au terme de leur formation.

Cette année, GE a environ 200 postes à combler en production.

Pour des entreprises spécialisées comme GE, une formation technique plus spécifique permet aux élèves d’évoluer dans un milieu avec des équipements à la fine pointe de la technologie.

« C’est tout un défi d’entreprendre une carrière dans n’importe quel domaine, mais surtout dans quelque chose aussi technique que ça, a affirmé Mike Murray, en s’adressant aux futurs diplômés. Vous êtes chanceux d’avoir été recruté dans un employeur extraordinaire comme GE. Ils sont super avancés dans leurs technologies de machinage. Ça vous permettra d’encore développer vos compétences et expertises dans ce domaine. »

« Avoir une formation en classe et en milieu de stage rémunéré permet aux élèves et futurs travailleurs de poursuivre leurs vies familiales tout en allant chercher une scolarité additionnelle, ce qui est notre mission, de rehausser le niveau de diplomation et de qualification de la population, tout en tentant de contrecarrer cette pénurie d’employés », a ajouté Eric Racine.

PROGRAMME

Ce programme de formation est évidemment adapté à GE, mais permet également aux étudiants d’acquérir des compétences qui pourront leur servir en cas de réorientation dans un autre domaine connexe ou même s’ils changent de poste au sein de l’entreprise, un point clé pour le CBM. « Une des intentions qu’on avait, c’est que l’élève soit diplômé dans son programme dans lequel il est en cheminement d’apprentissage, a soutenu Mme Béchard. On ne veut pas avoir des élèves qui sont formés pour travailler dans une seule entreprise, on veut avoir des gens qui vont avoir acquis toutes les habiletés et niveaux de compétence nécessaires pour qu’ils aient de réels acquis qui pourront être transférés ailleurs. »

Les premiers contacts entre le CBM et GE se sont faits au printemps 2022.

Mme Béchard affirme également que ce type de partenariat pourrait fort bien se répéter avec d’autres entreprises dans d’autres domaines.

« On est disposés à faire d’autres partenariats de ce genre-là, a-t-elle déclaré. On a des programmes de formation, comme OEP, usinage, soudage, mécanique industrielle et autres, qui sont des métiers très en demande et pour lesquels on a malheureusement peu de candidats qui viennent en formation. Tout élève qui rentre ici dans ces programmes-là a un employé assuré avec des salaires très intéressants, dès l’entrée en fonction. »