Un pas dans la bonne direction, disent les vignerons d’ici

RÉGION. «Cliquez, Achetez, Ramassez», la nouvelle plateforme de commerce en ligne de la Société des alcools du Québec (SAQ) mise en place au début du mois d’avril, trouve un écho favorable auprès des producteurs de la région. Bien qu’il soit encore tôt pour en mesurer l’impact, les vignerons interrogés par JournalLeGuide.com aiment ce qu’ils voient jusqu’à maintenant.

«À première vue, c’est une excellente chose. Ça constitue une valeur ajoutée à la mise en marché et c’est un système qui peut avoir bien du sens. À partir du moment où les habitudes des gens migrent vers les achats en ligne, je pense qu’on ne peut négliger cet aspect et je crois que ça prendra encore plus d’ampleur», relate Denis Paradis, propriétaire du Domaine du Ridge, dont le rosé se retrouve déjà sur les tablettes dans plus de 375 succursales à travers le Québec.   

Visibilité

Concernant la possibilité que la plateforme fournisse une plus grande fenêtre sur les produits de cuvée québécoise, rien n’est acquis toutefois. Ceux-ci, certes regroupés sous l’onglet «Origine Québec», se retrouvent parmi une mer de résultats, sans bandeau distinctif. «Le défi, ce sera au niveau de la visibilité. Il y aura plus de compétition, donc plus de produits», soutient Catherine St-Georges, coordonnatrice de l’Association des cidriculteurs artisans du Québec.

«La compétition est sans doute plus large, mais c’est à nous de soutenir nos produits, par une présence médiatique locale et régionale plus forte. Les gens vont acheter en ligne s’ils ont déjà une opinion favorable envers le produit», renchérit Denis Paradis. «Donc oui c’est une bonne chose, mais il faudrait encore plus mettre en vedette nos produits, il n’y a pas de mal à se servir soi-même. Il y a un effort à faire pour mieux positionner les vins du Québec. Mais il y a eu du chemin de fait au cours des dernières années.»

Déjà présent en ligne

Véritable saga, les vignerons multiplient les démarches pour obtenir de l’espace supplémentaire en magasin depuis bon nombre d’années. Mais certains, comme le Vignoble de l’Orpailleur à Dunham, tirent déjà un pourcentage de leurs ventes grâce à une boutique virtuelle. Le vignoble de la rue Bruce avait ajouté un volet transactionnel à son site web l’an dernier.     

«Nous verrons avec les mois, mais cet outil mis de l’avant par la SAQ devrait permettre de développer l’industrie. Je vois ça d’un bon œil. On ne peut pas être contre, en autant que, dans le catalogue de produits, ceux du Québec y soient à l’honneur. Pendant des années, nous avons été mal positionnés. Nous voyons toutefois beaucoup de retombées positives sur l’industrie par rapport à la mesure [Origine Québec] implantée il y a un an», mentionne Charles-Henri de Coussergues, copropriétaire du Vignoble de l’Orpailleur. «Si le partenariat avec la SAQ perdure, il y a de belles années qui attendent la viticulture québécoise.»   

Le vin québécois en montée?

Selon la SAQ, l’an 1 de la mesure «Origine Québec» aurait permis de faire bondir de 60% les ventes de produits québécois. 100 000 bouteilles de plus ont trouvé preneur au premier trimestre de 2014.  

Le gouvernement provincial, en décembre 2013, octroyait 4,3 M$ pour la mise en place du Plan de commercialisation des vins québécois, étalé sur trois ans. Les vignerons obtiennent 2$ de plus par bouteille vendue à la SAQ. Cette mesure, depuis le 1er avril dernier, touche uniquement ceux répondant à l’appellation «Vin du Québec certifié» de l’Association des vignerons du Québec (AVQ). Celle-ci garantit que le vin est fait de raisins québécois à plus de 85 %. Les deux années restantes du programme pourraient être confirmées d’ici la fin du mois d’avril.  

La marge imposée par la SAQ aux vins québécois demeure la même que ceux provenant d’ailleurs, qu’ils soient du Chili, d’Espagne ou de France.