Un projet-pilote au lac Bromont ?
ENVIRONNEMENT. L’Action conservation du bassin versant du lac Bromont (ACBVLB) et la ville de Bromont a présenté les grandes lignes du bilan de santé du lac Bromont samedi dernier à l’hôtel de ville. C’est un groupe de recherche de l’UQAM qui était responsable de dresser le bilan de santé du lac.
De 2007 à 2011, les chercheurs de l’UQAM ont entrepris maintes analyses à la suite de la demande de l’ACBVLB. En 2006, plusieurs situations ont poussé la présidente actuelle de l’ACBVLB et la ville de Bromont a commandé cette étude.
«Cette année-là, l’association était tombée inactive. C’était une première depuis sa création en 1989. Je l’ai relancé alors que la plage fermait en raison de la présence de cyanobactéries, que Ski Bromont développait de nouvelles pistes et qu’un nouveau développement résidentiel prenait forme près du lac».
Devant une cinquantaine de personnes samedi dernier, Anne Joncas et le directeur de l’urbanisme de la ville de Bromont, Jean-François Vachon, ont présenté les grandes lignes des conclusions et des recommandations qui ressortaient du rapport des chercheurs de l’UQAM.
«De façon générale, la recherche démontre que même si on limitait et que l’on contrôlait notre impact ça ne serait pas suffisant. Il y a trop de nutriments qui arrivent des ruisseaux. Le problème se retrouve donc dans les sédiments du lac. Il y a une très grande présence de phosphore», dévoile la présidente de l’ACBVLB, Anne Joncas.
Cela dit, Jean-François Vachon affirme qu’il est encore temps d’agir. «Il n’est pas trop tard, le lac peut être sauvé. Tout le monde doit s’investir, autant les entreprises que les citoyens».
Solution Phoslock ?
Plusieurs solutions pourraient diminuer la présence de phosphore dans les eaux du lac. Bien entendue l’action citoyenne pourrait être profitable par le projet de nettoyage des ruisseaux et en devenant membre de l’association.
Toutefois, les yeux de la présidente de l’ACBVLB et du groupe de recherche de l’UQAM se sont posés sur un nouveau produit chimique : le Phoslock.
«C’est un produit à base d’argile auquel on fixe chimiquement du lanthane. Le composé emprisonne le phosphore et l’empêche de revenir à la surface», explique Mme Joncas en précisant que le produit a été testé ailleurs dans le monde.
Au début de l’hiver, le fabricant du produit a présenté les caractéristiques du Phoslock. En juillet, le groupe de recherche de l’UQAM, accompagnée de membres de l’ACBVLB et des fabricants du produit, ont effectué de l’échantillonnage.
Selon Anne Joncas, le produit n’est pas nocif pour la santé. «On l’utilise même en médecine pour régler des problèmes de rein», précise-t-elle.
À l’heure actuelle, l’ACBLVB est en attente d’une rencontre avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) afin de connaitre l’intérêt du ministère face à un projet-pilote de restauration du lac à l’aide du Phosluck.
Le produit doit également être approuvé par le MDDELCC. Afin d’être efficace, le premier traitement demanderait pas moins de 174 tonnes de Phoslock et couterait environ 600 000$, assure Mme Joncas.