Un réseau de sentiers équestres prend forme dans Brome-Missisquoi
ÉQUITATION. Bedford entend relancer l’économie locale en développant toutes les facettes de l’industrie équestre. Après l’équithérapie, les courses sous harnais et les compétitions à cheval, la Société d’agriculture de Missisquoi (SAM) inaugurera dans quelques semaines les premiers tronçons d’un nouveau réseau de sentiers pour cavaliers.
Le projet a connu ses premiers balbutiements au printemps 2011, dans la foulée de l’adoption du plan stratégique de développement de la grande région de Bedford. Les instigateurs ont cependant dû patienter quatre ans avant de pouvoir attacher les dernières ficelles.
«Dans le Nord, les amateurs de randonnées équestres chevauchent sur les terres de la Couronne. La situation est bien différente dans Brome-Missisquoi, où les cavaliers doivent passer sur plusieurs terrains et boisés privés avant d’arriver à destination», explique Mario Paquette, directeur du centre équestre de Bedford et vice-président de la Fondation équestre Missisquoi.
Au terme de longues négociations, la SAM a obtenu l’autorisation de six propriétaires terriens pour l’aménagement d’un premier tracé qui relie le centre équestre de Bedford au vignoble du Domaine du Ridge. Il s’agit du tronçon «est».
«Certains d’entre eux avaient eu de mauvaises expériences avec des quatre roues et hésitaient à nous accorder un droit de passage. Mais, quand ils ont vu le sérieux de notre projet (sentiers balisés, réglementation très stricte, assurance responsabilité de 2 M$, etc.), ils ont fini par se laisser convaincre. L’entente se renouvellera d’année en année, à moins de l’avis contraire de l’une des parties», signale M. Paquette.
Les négociations avec la compagnie Graymont, qui possède plusieurs acres de terrain contigus au centre équestre, ont également porté fruit et ouvrent la porte à l’aménagement d’un deuxième tronçon en direction «sud».
«Le contrat a été acheminé aux représentants de l’entreprise la semaine dernière, mais nous avons déjà une entente verbale avec eux depuis un bon moment», précise le porte-parole de la SAM.
Le CLD de Brome-Missisquoi a également contribué à la réalisation du projet avec un appui financier de 13 000 $ provenant du Fonds du pacte rural.
Course contre la montre
Un groupe de bénévoles, dirigé par Mario Paquette, s’affaire depuis deux ans à nettoyer, couper des branches, aménager des ponceaux et baliser les sentiers. La signalisation devrait être complétée cette semaine, en prévision de la chevauchée inaugurale du tronçon «est» – entre Bedford et Saint-Armand – qui aura lieu le 20 juin prochain.
La SAM a par ailleurs réussi à dénicher un assureur de l’Ontario, qui lui avait été référé par la Fédération équestre du Québec. Le Groupe Ostiguy et Gendron – courtiers a agi comme intermédiaire dans ce dossier.
La SAM proposera des sorties en petits groupes, de trois ou quatre personnes tout au plus. Les tarifs varieront de 45 $ à 65 $ en fonction du type de randonnée (individuelle, en groupe, avec accompagnateur pour enfant, avec narration sur l’histoire de la région, etc.).
Les cavaliers seront escortés par des guides certifiés. La formation (cours de cavalier-randonneur) est offerte par l’association Québec à cheval.
«L’un de nos guides est déjà formé alors que les deux autres devraient passer leur examen dans les prochains jours», indique M. Paquette, qui fera équipe avec Hélène Vermette (instructrice d’équitation à l’écurie SAM depuis six ans) et Chloé Rochon (à l’emploi du centre équestre depuis décembre 2014) pour les besoins de l’exercice.
La SAM souhaite offrir aux randonneurs une expérience à la fois agréable et sécuritaire.
Les cavaliers désirant participer à la chevauchée inaugurale du 20 juin devront s’attendre à débourser 60 $ pour une randonnée de deux heures et demie. Les profits de la journée seront remis à la Fondation équestre Missisquoi. Il faut s’inscrire à l’avance (450-248-2539), être âgé d’au moins 16 ans et détenir une preuve d’assurance.
Route des vins
L’inauguration du tronçon «est» jette les bases d’un réseau de sentiers équestres qui devrait permettre aux amateurs de plein air de découvrir les attraits naturels et l’histoire de la région de Bedford. On songe déjà à offrir des forfaits avec les restaurants, vignobles, gites et autres lieux d’hébergement. La réalisation d’une carte géographique est également prévue.
«Il n’est pas loin le jour où les cavaliers pourront quitter Bedford le samedi matin, puis effectuer un premier trajet à cheval avant de s’arrêter dîner dans un vignoble. Après une visite des lieux, les participants poursuivront leur randonnée en direction de Pigeon Hill, où ils pourront souper et dormir dans un B&B. Le dimanche sera consacré au voyage de retour», indique M. Paquette.
La SAM dispose déjà d’un terrain de camping avec services pouvant accommoder de 15 à 20 randonneurs. L’aménagement d’aires de repos à l’intention des cavaliers devrait suivre, dans un an ou deux.
«On ne peut pas faire ça du jour au lendemain. Ça va nous prendre une entente spécifique avec les propriétaires des terrains pour ériger un abri ou un mini-enclos», explique M. Paquette.