Un train de passagers Montréal-Sherbrooke: un projet viable?

Le projet de mise sur pied d’un train de passagers serpentant les municipalités entre Montréal et Sherbrooke refait surface dans l’actualité. Un comité de travail étudie cette fois le dossier avec comme objectif d’évaluer la viabilité de ce moyen de transport dans la région. Une étude de préfaisabilité doit être réalisée d’ici juillet 2013 pour connaître les possibilités, mais aussi les contraintes. 

L’embarquement des premiers passagers n’est pas demain la vieille, mais le milieu municipal et économique de la région compte bien faire avancer la locomotive. En novembre dernier, un nouveau comité de relance a été formé d’élus, d’employés municipaux et de gens d’affaires ayant des entreprises qui rayonnent près de la possible voie ferroviaire. Leur mission? Valider la viabilité d’un train de passagers entre la grande métropole et la Reine des Cantons-de-l’Est.

«Nous avons la collaboration de Jacques Tremblay, Denis Riel et Charles Désourdy en tant qu’homme d’affaires œuvrant dans les secteurs privés des domaines du tourisme et des affaires ainsi que représentant des villes de Saint-Jean-sur-Richelieu, Farnham, et Bromont», explique Pauline Quinlan, mairesse de la Ville de Bromont, qui participe activement à la réalisation du projet.

Selon ce regroupement, le parcours pourrait traverser la région en empruntant la voie ferroviaire déjà existante et s’arrêter à Montréal, Saint-Constant, Saint-Jean-sur-Richelieu, Farnham, Bromont, Magog et Sherbrooke. «L’idée est de regrouper des villes sur le même parcours et doter la région d’un service de transport. Ce serait positif pour la qualité de vie des citoyens d’ici et favorable pour le développement durable. Ce système de transport devra être accessible, abordable et efficace», souligne Mme Quinlan.

La principale municipalité à la tête de ce projet est la Ville de Farnham. François Giasson, le directeur général de la municipalité, estime que l’étude de préfaisabilité coûtera environ 150 000$. Pour réaliser cette étude, une participation du Fonds vert du gouvernement fédéral est indispensable. «Le Fonds vert doit subventionner environ 50% de l’étude. Nous avons également obtenu une subvention du Pacte rural de 30 000$. Le reste sera défrayé selon le prorata des municipalités participantes. «Il faut être visionnaire. Si on veut savoir si le projet est réalisable, il faut au moins faire une étude», affirme M. Giasson.

 «Nous n’avons aucune étude entre les mains. On ne connait donc pas la somme qui devra être investie pour un tel projet d’envergure. Aussi, on ne connait pas les lacunes. Par exemple, nous savons que plus la voie ferroviaire s’approche de Sherbrooke, plus les ponceaux construits pour les trains sont en mauvais états. On ne sait donc pas si les coûts reliés à la réparation des ponts seront raisonnables ou exorbitants. Ou encore, combien coûtera la mise en place d’une seconde voie d’évitement?», donne en exemple le directeur général de Farnham.

Ce dernier ajoute que les analyses et exigences du ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs pourront également engendrer des complications dans l’aménagement des voies ferroviaires.

D’après M. Giasson, une firme de génie-conseil sera mandatée en avril afin de réaliser l’étude et les résultats seront divulgués en juillet. La possibilité de la tenue des prochains Jeux équestres mondiaux en 2018 à Bromont motive grandement les promoteurs du projet. «Avoir un train passager dans la région en 2018 serait grandement bénéfique pour le tourisme, l’économie et l’accessibilité de notre région. Si le projet est viable, notre objectif serait de mettre le système ferroviaire en place pour la tenue des jeux équestres mondiaux», confie M. Giasson.

Pour certains, la présence d’un train passager serait bénéfique pour la région, voire même une nécessité. «On passe notre temps à parler de pollution, de développement durable et nous n’avons même pas de train passager entre Montréal et Sherbrooke», reproche l’homme d’affaires de Farnham, Denis Riel.

«En Europe ou juste à côté de chez nous, en Ontario, il y a des trains partout, et ces trains sont fabriqués par Bombardier, une entreprise d’ici. Avoir un train dans notre région serait un incontournable pour notre économie», constate ce dernier.