Une veste qui peut sauver des vies

Chaque été, le destin de plusieurs plaisanciers tourne au drame, alors qu’une simple imprudence peut causer la mort. Bon an mal an, on enregistre en moyenne au Québec 80 décès liés à l’eau, dont plusieurs noyades. Une instructrice pour l’Institut national de sécurité nautique de Cowansville, Bilitis Martin et la station de radio communautaire CIDI-FM ont fait équipe samedi dernier, sur le lac Brome, afin de sensibiliser la population aux mesures de sécurité, dont le port de la veste de sauvetage.

De concert avec les Départements de sécurité nautique et de sécurité incendie de Ville de Lac-Brome, la Marina Knowlton et For-Éco, cette officière de navigation pour le Grand Cru V de Magog a parrainé bénévolement cette journée d’information pour les plaisanciers et les riverains du lac.

Pour Mme Martin, il est impératif de porter son vêtement de flottaison individuel lorsqu’on navigue sur l’eau.

«Il faut arrêter de se chercher des excuses, car une simple fausse manœuvre peut entraîner de lourdes conséquences. Plusieurs modèles de vestes sont disponibles, y compris pour les enfants. Ça permet de flotter sur l’eau, le temps que les secours viennent à la rescousse», résume-t-elle.

L’instructrice en sécurité nautique note plusieurs autres comportements à modifier de la part des plaisanciers, même les plus expérimentés.

«L’alcool pendant qu’on navigue, ce n’est vraiment pas conseillé. Sur l’eau, les effets d’une seule bière sont multipliés par trois. Il y a également la vitesse excessive qui provoque bien des incidents. Le moindre impact pouvant causer une catastrophe, il faut se donner du temps de manœuvre et être attentif en tout temps», soutient Bilitis Martin.

Pierre Laplante, directeur du Service de sécurité incendie de Lac-Brome et patrouilleur nautique, apprécie grandement cette initiative. Il en a profité, avec son équipe, pour vérifier les extincteurs des citoyens tout en prodiguant des conseils de tous genres sur l’aspect nautique.

«Trop de gens font preuve de négligence, que ce soit pour la veste de sauvetage que dans d’autres circonstances. Selon la réglementation fédérale en cours, il faut obligatoirement avoir un vêtement de flottaison par personne dans son embarcation. Et il doit être facilement accessible. En pédalo et en planche à voile, trop de plaisanciers oublient d’attacher leur ceinture. Et plusieurs équipements, dont une lampe, une écope (ou pompe de cale manuelle) et un appareil de signalisation sonore, peuvent sauver bien des vies», atteste-t-il.

Des habitudes à changer

La SQ de Brome-Missisquoi, qui patrouille les lacs Brome, Champlain, Davignon et Selby, demeure vigilante même si la majorité des plaisanciers naviguent avec prudence. La vitesse, l’alcool au volant et l’absence de certains équipements sont scrutés à la loupe.

«On fait également beaucoup de prévention. Il y a trop de conducteurs téméraires, particulièrement chez les 20 à 30 ans. Mais pour les infractions liées aux équipements nautiques, ça touche tous les âges. Pourtant, le simple fait de porter une veste de flottaison peut faire toute la différence», exprime le patrouilleur nautique Robbie Beaudoin.

Alors que le cap des 50 noyades est sur le point d’être atteint pour l’ensemble du Québec cette année, la Société de sauvetage poursuit ses efforts de sensibilisation. Son directeur général, Raynald Hawkins, souhaite ardemment que le message soit entendu haut et fort.

«Le beau temps a fait en sorte que les incidents ont été nombreux en ce début d’été. Ce qui est dommage, c’est de constater que sur nos lacs, les victimes ne portaient pas en général de vestes de flottaison. Pourtant, plus de 90 % des automobilistes portent leur ceinture de sécurité en tout temps», fait-il observer.

M. Hawkins espère que les élus se montreront davantage sensibles face à la nécessité d’investir davantage dans la promotion des bonnes habitudes de sécurité nautique.

«Même si on est confortablement installé dans son bateau, tout peut basculer rapidement à la suite d’une collision. Pourquoi prendre des risques inutiles en laissant sa veste de flottaison dans le fond de l’embarcation, au lieu de la porter ?», se questionne-t-il.