Cowansville: une vigile pour honorer la mémoire des 14 victimes de Polytechnique

MÉMOIRE.  Le Centre femmes des Cantons organisait une vigile, hier à Cowansville, à l’occasion de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.

Cette action symbolique avait pour but d’honorer la mémoire des 14 femmes tuées à la Polytechnique le 6 décembre 1989, mais également les victimes de féminicide au Québec en 2023.

Une douzaine de personnes se sont réunies à l’extérieur des locaux de l’organisme, où un tricot-graffiti et des boules de Noël portant le nom de chacune des victimes avaient été installés. Les noms des victimes ont par ailleurs été mentionnés à voix haute, un moment émouvant qui s’est conclu avec une minute de silence visant à rappeler ces tristes événements.

Des représentantes des bureaux de circonscription de la députée provinciale Isabelle Charest, de la députée fédérale Pascale St-Onge et de divers organismes communautaires de Brome-Missisquoi ont tenu à être présentes lors de l’événement. La mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard, s’est également jointe à elles.

Prises de position

La coordonnatrice générale du Centre femmes des Cantons, Josiane Whittom, signale que cette vigile se veut un rappel de l’urgence d’agir pour contrer la violence à l’endroit des femmes.

« D’année en année, on constate que la lutte contre les violences faites aux femmes est plus que nécessaire dans Brome-Missisquoi, comme ailleurs au Québec. Nous devons, aux femmes auxquelles nous avons rendu hommage aujourd’hui, de passer à l’action », indique-t-elle. « Si les centres de femmes font partie de la solution, il est également important de comprendre que l’élimination des différents types de violence à l’endroit des femmes nous concerne tous et toutes. »

Micaela Robitaille, animatrice-intervenante au Centre femmes des Cantons, abonde dans le même sens.

« Les solutions pour enrayer les actes de violence à l’endroit des femmes doivent être portées collectivement. Les centres de femmes militent pour amener des changements sociaux qui permettront d’éliminer les différents types de violence que subissent les femmes. On l’oublie mais la pauvreté, la précarité et les inégalités sont aussi des violences qui tuent à petit feu », soutient Mme Robitaille.

Leur collègue Christine Sauriol explique par ailleurs la phrase choc inscrite sur le tricot-graffiti réalisé par des femmes de la région.

« Le message On ne naît pas femme… mais on en meurt parfois fait référence à une célèbre citation de Simone de Beauvoir. Celui-ci nous rappelle qu’encore en 2023, parce qu’on est une femme, on court plus de risques d’être victime de violence ou d’être carrément tuée. Nous souhaitons par ce message dénoncer cette injustice qui perdure et la rendre visible dans l’espace public », résume-t-elle.