Val 8: Bromont fera une offre d’achat

La Ville de Bromont a mandaté son directeur général lundi soir, lors d’une séance extraordinaire, afin qu’il rédige une offre d’achat pour le secteur du Val 8, à l’exception du mont Bernard. Si l’on se fit à l’évaluation municipale, l’offre de la Ville avoisinerait les 700 000$,  un montant bien inférieur aux bénéfices estimés par Ski Bromont qui sont évalués à plus de 11 M$.

Dans sa résolution adoptée à l’unanimité, Bromont mandate son directeur général Jacques Des Ormeaux à déposer une offre d’achat au propriétaire du projet immobilier Val 8, à l’occurrence Ski Bromont Immobilier, en se basant sur les critères d’acquisition de la Ville pour le terrain visé, «soit les fins municipales recherchées et la valeur d’évaluation municipale foncière des terrains en cause», a lu la mairesse Pauline Quinlan.

Une fois l’offre d’achat déposée, action qui devrait être faite cette semaine, précise la mairesse, Ski Bromont Immobilier bénéficiera d’un délai de 14 jours pour donner sa réponse par écrit. Le conseil municipal demande également au promoteur de clarifier ses intentions quant au Val 8, et ce, dans les meilleurs délais. «Le but de cette résolution est de clarifier la position du propriétaire quant à son intention de vendre à la Ville ou à un autre organisme, sinon de savoir quelles sont ses intentions dans le cadre du projet», a indiqué Pauline Quinlan, quelques instants avant la lecture et l’adoption.

La mairesse explique la volte-face de son administration par les sorties médiatiques qu’a faites Charles Désourdy au cours des derniers jours. «À la suite de ses interventions dans les journaux, nous avons appris que le mont Bernard ne faisait plus partie du projet», a noté Mme Quinlan. À cela, la conseillère Diane Perron a tenu à rajouter que tout projet futur devra passer par le conseil. «C’est une nouvelle donnée», a-t-elle précisé. Si l’offre d’achat est acceptée, Bromont fera de ces terrains, un vaste parc public. «Si l’offre est refusée, est-ce que les signataires de la pétition sont en mesure de créer un organisme et de chercher le financement nécessaire?», a demandé Pauline Quinlan à l’assemblée.

Une offre de 650 000$

Au cours de ses allocutions, la mairesse a rappelé quelques achats faits par Bromont au fil des ans. «Il y a quelques années, on a fait l’acquisition de terrains dans le parc scientifique pour deux millions de dollars. On s’était basé sur la valeur au rôle d’évaluation plus 10%. Le but recherché, c’était d’avoir une banque de terrains à offrir aux entreprises à un prix intéressant», a-t-elle donné en exemple.

À la demande de la soixantaine de citoyens entassés dans la petite salle du conseil, Jacques Des Ormeaux a dévoilé la valeur de l’évaluation foncière du terrain d’une centaine d’hectares de superficie: 650 000$. Un montant qui a fait réagir. «Je n’avais pas l’intention de parler, mais si j’étais mon petit frère, je vous dirais d’aller vous promener dans les fleurs. Ça n’a pas de bon sens. Vous vous placez dans une situation pour vous faire dire non et nous, on veut se faire dire oui», a tonné Gérald Désourdy, un opposant du projet Val 8. «Il est hors de question de faire une offre sur une valeur spéculative. On a un historique et on doit s’en tenir à nos obligations», a enchaîné la conseillère Anie Perrault.

Une valeur marchande de 11M$?

En levée de séance, Charles Désourdy, le président et directeur général de Ski Bromont, a indiqué vouloir attendre l’offre de la Ville avant de se prononcer clairement sur le montant de 650 000$ lancé lundi soir. Il évalue cependant le bénéfice total anticipé du projet Val 8, avant impôts, à 11 187 854$, dont près de 9 M$ proviendraient de la vente des terrains, ce qui est nettement au-dessus de l’évaluation municipale.

«Tous les investissements faits au cours des dernières années à Ski Bromont ont été faits pour donner de la valeur aux terrains. Ça finit par être rentable. Je pense que Bromont est prise avec la Loi municipale, c’est pour ça que je crois que la mairesse a proposé aux gens de créer une fiducie. Nous, on est à vendre. On a 45 terrains à vendre, soit 40% de la superficie. L’autre 60% est déjà prévu pour le donner à la Ville ou sous contrôle de la Ville. Par contre, le mont Bernard n’est pas à vendre. Il fait partie de la nouvelle vision  de Ski Bromont», indique Charles Désourdy.

À titre d’exemple, il a indiqué qu’un terrain de 39 000 pieds carrés situés sur le mont Soleil a été récemment vendu 1,5 M$. «Le projet Val 8, c’est 11 millions de pieds carrés. Ça donne une idée de la valeur marchande.»

Robert Désourdy, l’un des frères de Charles, a indiqué, pour sa part, que Bromont «semble être prise dans une impasse dans la capacité de payer au terme de la Loi.» Ce dernier tient mordicus au moratoire afin de permettre au groupe d’aller chercher du financement. Les opposants au projet devraient tenir une conférence de presse ce vendredi. Les conclusions de la pétition qui circule actuellement pourraient être dévoilées. «Ce n’est pas à un groupe qui va rester passif. On est pacifiques et déterminés», conclut-il.