Zone-Éco : bien plus qu’un site d’enfouissement

ENVIRONNEMENT. La Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi change officiellement de nom. Elle s’appellera maintenant Zone-Éco, un nom qui reflète le fait qu’elle s’occupe non seulement de l’enfouissement des déchets, mais de bien plus encore.

 » On a fait affaire avec une firme et on leur a parlé de nos projets, relate le directeur général de Zone-Éco, David Rumsby. Avant le compost, l’écocentre, la valorisation du biogaz qui s’en vient, on n’était qu’un site d’enfouissement. Souvent, le monde nous appelait la dompe. On voulait trouver quelque chose qui représentait bien notre développement, les efforts et les investissements qu’on a faits. « 

D’ailleurs, en plus des projets majeurs mentionnés par David Rumsby, Zone-Éco a d’autres idées en cours de chantier. Elle souhaite entre autres implanter dans les prochaines années un centre de tri de matériaux de construction, de rénovation et de démolition.

-Zone-Éco organisait par ailleurs la semaine dernière une visite de ses installations de Cowansville, où se trouve le site d’enfouissement, mais également la plateforme de compostage, l’écocentre régional et la zone de réemploi, trois nouveautés des dernières années auxquelles s’ajouteront d’autres projets actuellement en branle.

« À mon arrivée, en 2011, on était neuf employés et je m’occupais du contrôle environnemental, a relaté M. Rumsby. Aujourd’hui, on est 22. Dans les cinq dernières années, on a fait l’ajout du compost, l’ajout et la bonification de l’écocentre, on a investi énormément dans le traitement des eaux aussi. En 2019, on a investi 1,5 M$ seulement pour développer le traitement des eaux avec les changements climatiques. »

« On devait faire visiter nos nouvelles installations à la population, je pense que c’est important pour tout le monde de venir voir comment s’est bien entretenu et les nouveaux projets de Zone-Éco », a ajouté le président du conseil d’administration de Zone-Éco, Pierre Janecek.

Le rôle de la Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi (RIGMRBM), l’ancien nom de Zone-Éco, a bien changé depuis les dernières années.

« Les citoyens se sentent de plus en plus responsables, a affirmé M. Rumsby. On veut communiquer les bons gestes qui sont faits et encourager les efforts que les citoyens font. »

Parmi les projets qui sont en cours, notons celui de la valorisation du biogaz qui devrait se compléter d’ici la fin de l’année 2023.

L’équipe d’Énergir est à faire actuellement le déploiement de son réseau jusqu’au site du rang Saint-Joseph. Si tout se passe bien, les travaux dans ce sens devraient être menés à terme d’ici l’automne.

Pour la valorisation du biogaz elle-même, les équipements provenant de la compagnie française Waga Energy seront livrés en septembre.

« Pas longtemps après ça, on va être capable de réaliser toutes les étapes de rodage, s’assurer que tout est bien calibré, a indiqué M. Rumsby. Ce sont eux qui vont faire le travail, puis on devrait d’ici la fin de l’année injecter le biogaz dans le réseau d’Énergir. »

MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION

Un centre de tri de matériaux de construction, qui constitue une part importante des matières se retrouvant à l’enfouissement, est aussi à l’étude.

« Les matériaux de construction, c’est 40 % des 75 000 tonnes de matières qu’on enfouit, a déclaré le directeur général de Zone-Éco. C’est une grande portion. On veut commencer à mieux gérer, en enlever le bois, le métal, par exemple. »

La plateforme de compostage devrait aussi être agrandie.

« Ça devrait venir réduire encore plus la quantité de matière organique des ICI [les immeubles industriels, commerciaux et institutionnels] et des multilogements », a commenté M. Rumsby.

ZONE DE RÉEMPLOI

La zone de réemploi a ouvert il y a près d’un an.

C’est environ 10 tonnes par mois d’objets qui y sont récupérés.

« Il y a des articles qui y sont déposés, de vieilles planches de bois, des divans ou des meubles, et pas longtemps après, quelqu’un repart avec, a relaté M. Rumsby. On donne une deuxième vie à différents articles, des éviers, des toilettes, et on est capable de les redonner gratuitement aux citoyens. »

SITE D’ENFOUISSEMENT

Pour ce qui est du site d’enfouissement en tant que tel, David Rumsby a souligné qu’il reste environ 22 ans à la durée de vie du site actuel.

« On aimerait voir une baisse à l’enfouissement, c’est sûr, a-t-il ajouté. À l’heure actuelle, d’année en année, ça augmente un peu, mais moins vite que la croissance de la population. Il y a beaucoup de chalets et de rénovation dans les dernières années. Avec l’écocentre, on est capable de détourner une bonne quantité de que les citoyens auraient envoyé à la poubelle avant. »