Pleins feux sur l’érablière Le Murmure du Printemps

ACÉRICULTURE.  Tournage d’une vidéo en huit langues, installation d’un ruban de lumière de 1,8 km et ouverture d’un kiosque de vente libre-service, l’érablière Le Murmure du Printemps n’hésite pas à sortir des sentiers battus afin de promouvoir le bon goût du sirop d’érable.

Le 27 mars dernier, c’était jour de tournage à la cabane à sucre de la famille Potvin-Cormier de Dunham. Une initiative du regroupement Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) qui permettra aux consommateurs de se familiariser avec la journée typique d’un acériculteur qui commence très tôt le matin et se termine souvent en fin de soirée.

« C’est très flatteur pour nous d’avoir été choisis pour la réalisation d’une vidéo qui sera diffusée dans une soixantaine de pays. Ce document audio-visuel sera disponible dès la fin mai en formats de 15 minutes et de 22 minutes avec sous-titres en huit langues », signale le propriétaire Pierre Cormier.

Tradition familiale

Le producteur Pierre Cormier a vu le jour à Plessisville, le berceau de l’érable au Québec, et est l’héritier d’une longue tradition familiale. Sa conjointe et copropriétaire de l’entreprise, Marie-Josée Potvin, est originaire de Farnham.

« Mon père et 15 de mes oncles – des deux familles – ont tous été acériculteurs et la tradition se poursuit avec l’entrée en scène de mon fils Alexis », signale M. Cormier.

La famille Potvin-Cormier s’est établie à Dunham, il y a maintenant un quart de siècle, pour les raisons que l’on peut deviner.

« J’ai repris l’érablière d’Alain-Antoine Pinsonneault. La transaction a été finalisée au tout début de la crise du verglas, soit le 5 janvier 1998. Par chance, notre nouveau boisé n’a pas été touché par ce désastre naturel », précise notre interlocuteur.

Le nouveau propriétaire a doublé la production, de 10 000 à 21 000 entailles, en exploitant la totalité de l’érablière.

Au fil des ans, l’entreprise familiale s’est équipée à la fine pointe de la technologie avec un évaporateur de 5 pi par 16 pi, un réseau de 300 km de tubulures et toute une série d’instruments de mesure qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés dans les laboratoires.

« Au printemps 2022, nous avons scié tout le bois nécessaire à l’agrandissement de notre cabane et avons profité du reste de l’année pour réaliser les travaux. La superficie de la cabane a carrément doublé et totalise aujourd’hui 45 pi par 120 pi », résume M. Cormier.

Le propriétaire s’est également amusé à installer un ruban de lumières blanches qui s’étend sur une distance d’un mille en bordure du chemin Vail.

« Le ruban symbolise le flot de l’eau qui part de la forêt et se rend jusqu’à la cabane. Une idée farfelue, mais qui produit un effet étonnant et vaut à elle seule le déplacement », assure le principal intéressé.

Primeur du printemps

L’érablière Le Murmure du Printemps produit de 10 000 à 12 000 gallons de sirop d’érable bon an, mal an.

« Nous portons une attention toute particulière à nos arbres et avons notamment choisi de réduire le nombre d’entailles de 24 000 à 21 00 pour aider à préserver la santé du boisé », indique Alexis Cormier, fils du fondateur de l’entreprise et producteur agricole spécialisé dans l’élevage des dindes.

Les trois quarts de la production sont vendus en vrac alors que la différence est utilisée pour alimenter la boutique de l’établissement (environ 10 %) et diverses épiceries et restos (15 %).

« Il y a moyen de produire de l’excellent sirop avec des méthodes modernes et de faire en sorte qu’une érablière devienne rentable », ajoute le fils du fondateur.

Pour accommoder les consommateurs et leur permettre de s’approvisionner en sirop à prix raisonnable, les Cormier ont par ailleurs choisi d’aménager un kiosque de vente libre-service à l’extérieur de la cabane. Le comptoir est ainsi accessible en tout temps et son opération ne nécessite aucune main-d’œuvre.

« C’est un présentoir sans prétention. Nous avons recyclé une vieille armoire de 12 pi de longueur dotée de trois tablettes vitrées. Un congélateur, installé à ses côtés, permet d’entreposer la tire et les cornets », explique Pierre Cormier.

L’entreprise propose également à sa clientèle du sirop, du beurre et de la gelée d’érable. On peut par ailleurs s’y procurer un vinaigre d’érable de cinq ans d’âge.

« J’ai une clientèle très fidèle, mais vieillissante, qui provient aussi bien de Sherbrooke ou de Montréal que de la région immédiate. Les gens recherchent de plus en plus la qualité et prennent plaisir à redécouvrir le bon goût du sirop. Ma seule inquiétude, c’est de constater que beaucoup de jeunes familles ont pris l’habitude d’acheter leur sirop à l’épicerie et ne prennent plus la peine de se déplacer à la campagne pour faire leurs provisions annuelles », poursuit M. Cormier.