Bière réconfortante

CONSOMMATION. La Brasserie Dunham aura, elle aussi, été impactée par cette invitée dont on se serait bien passée à la tablée 2020 qu’est la COVID-19. On s’est cependant retroussé les manches et les fidèles de la microbrasserie classée dans les 100 meilleurs brasseries au monde selon RateBeer sont demeurés au rendez-vous. Des constats rafraîchissants pour Simon Gaudreault et ses associés Sébastien Gagnon et Éloi Deit.

«Il y a des effets évidents pour notre structure d’accueil. Notre pub et notre restaurant ont été fermés trois mois. Là, on est ouvert avec les mesures de la Santé publique. Pour la bière, la production a continué tout le long du confinement. On fournissait les épiceries et les dépanneurs spécialisés. C’est ça qui est notre principale business. On a dû réduire l’équipe, mais on s’en tire bien», explique Simon Gaudreault, copropriétaire de cette entreprise qui, habituellement, peut employer près de 40 personnes en haute saison.
«Les gens sont demeurés fidèles. Même s’il y a avait la pandémie, ils ont continué d’acheter nos bières. Je pense, entre autres, qu’ils considèrent que ce sont des valeurs sûres, ce sont des bières qu’ils reconnaissent et qu’ils aiment. En temps d’incertitude, nos bières ont été source de réconfort. On est super content et redevable», rapporte-t-il sincèrement.

Bien qu’ayant quasiment réembauché à sa quasi-totalité son équipe de production, le passionné de bière voit d’un bon œil des modifications à la loi afin de permettre la livraison à domicile et la vente de ses produits dans les marchés publics proposés par Québec solidaire. Une bonne façon de contribuer à relancer l’industrie selon Simon Gaudreault. «Ça se fait aux États-Unis, en Europe et dans certaines provinces. Également, livrer de l’alcool au Québec, c’est possible. La SAQ le fait. Si c’est possible pour la société d’État, c’est qu’il n’y a pas de problèmes légaux. Si on ne peut pas le faire actuellement, ça ressemble à du protectionnisme», exprime-t-il tout en insistant sur le fait que les commerçants et les détaillants spécialisés en bières de microbrasseries font un excellent travail. «Par ailleurs, en période de pandémie, la livraison à domicile permettrait d’éviter des déplacements», ajoute le copropriétaire de la Brasserie Dunham qui croit que les lois régissant l’alcool au Québec seraient vraiment dues pour une refonte.

«Cela date de la prohibition. C’est archaïque. Les permis d’alcool, le timbrage, il y a plein d’affaires qui ne font pas de sens. Au final, ce sont les artisans de la bière qui en subissent les conséquences au niveau du temps et du coût. On voudrait être considéré comme les producteurs de vin qui peuvent livrer à domicile et vendre dans les marchés publics», revendique Simon Gaudreault qui a justement travaillé dans le domaine vinicole durant 14 ans avant de se joindre à la Brasserie Dunham.

Des conseils pour la découverte

Comme pour le vin, bien que l’ingrédient de base diffère, le champ des possibles du monde de la bière est immensément large. «L’idée, c’est la découverte, la comparaison. Une bonne façon de s’initier, c’est de rencontrer les artisans pour comprendre la démarche. En plus, avec les restrictions actuelles reliées au voyage, c’est une très belle façon de découvrir le Québec», expose un Simon Gaudreault qui transmet à merveille sa passion pour le divin houblon. «En plus, au Québec, on a de la bière de microbrasserie qui est vendue à un prix raisonnable, la qualité moyenne d’ensemble est élevée et on a une belle diversité. Ça vaut la peine d’ouvrir ses horizons», conclut l’adepte de Sucellons, le dieu de la bière.

La Brasserie Dunham a vu le jour le 1er juin 2011. (Photo: Le Guide – Stéphane Lévesque)