Pauline Talbot raconte son histoire avec un arnaqueur sentimental

LITTÉRATURE. La Cowansvilloise Pauline Talbot s’ouvre sans retenue sur son intimité en racontant son aventure avec un arnaqueur, de qui elle est tombée amoureuse. Entrecoupé de poèmes et de réflexions personnelles, le livre La proie relate en détail des conversations intimes entre Mme Talbot et le «faux» Sébastien, arrivées l’automne et l’hiver derniers.

«Le 3 octobre, Sébastien m’avait écrit sur Messenger, a relaté Mme Talbot. Il m’a demandé de correspondre avec lui. C’était fait de façon tellement gentille. Moi, j’étais néophyte là-dedans. J’ai accepté.»

S’en sont suivies des conversations par écrit et par téléphone sur plusieurs mois, toujours sans que Sébastien veuille montrer son visage.

«Toutes les fois, il avait toujours des raisons, on ne s’est jamais vus, a-t-elle indiqué. Je lui envoyais des poèmes et il avait l’air d’aimer ça, il prétendait, ça ne veut pas nécessairement dire que c’est vrai.»

Mme Talbot a accepté de se livrer très ouvertement pour pouvoir éventuellement éviter ces mêmes peines à d’autres.

«Ça a été très difficile pour moi de me replonger dans cette histoire, a-t-elle affirmé. J’ai pleuré et pleuré. J’ai revu les écrits sept fois pour des corrections et les sept fois, j’ai pleuré. Je pense que si je le refaisais une autre fois, je pleurerais encore. Ça a été très difficile pour moi, mais ça a été salutaire d’écrire le livre. Ça a été un baume sur mon cœur.»

Mme Talbot tenait à reproduire intégralement pratiquement toutes les conversations qu’elle a eues avec Sébastien.

«Réellement, j’ouvre mon cœur, mon intimité, ce que les autres personnes qui sont allées en entrevue n’ont pas nécessairement dévoilé. Moi, j’ai tout dévoilé pour montrer jusqu’où ils peuvent aller, nous amener à être amoureux et dépendants affectivement. Rendu à mon âge [NDLR: Mme Talbot a plus de 70 ans], quand ça fait longtemps qu’on n’a pas eu de mots doux, on les chérit ces mots doux là. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas dit que j’étais belle, que j’étais fine, que j’étais intelligente.»

Arnaque

Pauline Talbot n’a jamais cédé aux demandes financières de Sébastien, contrairement à d’autres victimes d’arnaques amoureuses.

Inquiets pour elle, ses proches ont tenté de la convaincre de vérifier l’identité de Sébastien, chose qu’elle n’a pas voulue immédiatement.

«J’ai commencé le 30 janvier, je me suis pliée à leurs demandes incessantes. J’ai commencé le 30 janvier, je me suis plié à leurs demandes incessantes. Je l’ai cru jusqu’à la fin. J’étais dans une détresse psychologique. Le 30 janvier, je lui ai dit que j’avais découvert que ce n’était pas lui, son nom n’était pas Sébastien, ce n’était pas sa photo. Je lui ai écrit que s’il avait pris cette photo-là, peut-être qu’il croyait qu’il était trop moche et qu’il ne voulait pas se dévoiler.»

Mme Talbot souligne que tout est remis en place aujourd’hui. Elle n’aurait pas peur de refaire confiance à quelqu’un.

«C’est le contraire, ça m’a aidé à passer à autre chose, ça m’a ouvert à l’amour, ça m’a ouvert le cœur, les sens, toute ma personne. Je suis prête à faire confiance.»

Le livre est paru la semaine dernière. Les intéressés peuvent contacter Mme Talbot à talbot.pauline@yahoo.ca directement pour s’en procurer un.