Productions Jaune Camion en tournage dans la région

CINÉMA. Yvon Bourbonnais, un Farnhamien d’adoption, collabore de façon très étroite à l’élaboration d’une campagne de sensibilisation sur le bon usage de la langue française dans l’affichage commercial financée par le gouvernement du Québec.

Répondant à un appel de projets du ministère de la Culture et des Communications, le président des Productions Jaune Camion s’attaque ces jours-ci à la réalisation de trois courts métrages présentant des situations de commerces ayant de la difficulté à bien afficher en français.

L’équipe d’Yvon Bourbonnais a passé deux jours au centre-ville de Bedford, au début du mois de décembre, pour le tournage d’un premier film intitulé Bonjour, bonjour!.

Cinq comédiens et une vingtaine de figurants de Bedford et de Cowansville ont participé au projet sous la direction du réalisateur Gabriel Bissonnette. À cette occasion, la chanteuse et comédienne Joe Bocan a notamment donné la réplique à Dolorèze Léonard, une artiste de Sutton, et à Guylaine Forget, une artiste originaire de Bedford.

«Comme j’habite maintenant la région, je me suis fait plaisir en tournant dans une buanderie, une chocolaterie et chez une fleuriste de Bedford», signale le producteur.

Les scènes des deux autres courts métrages seront filmées à Laval et Montréal.

Mise en situation

Yvon Bourbonnais décrit le film Bonjour, bonjour! comme un «scénario catastrophe» dans lequel le français est malmené et les gens n’osent plus s’exprimer dans cette langue de peur d’en faire un mauvais usage. L’histoire se déroule en 2041.

Joe Bocan y campe le personnage de Blandine Chevrier, une villageoise visiblement découragée de la situation, mais qui a bon espoir que les choses finiront par s’améliorer. Lors d’un voyage dans le temps, cette dernière tentera de communiquer sa joie de vivre et son amour du français aux habitants de 2021.

«Blandine explique à son entourage qu’elle revient du futur (2041) et qu’elle a été à même de constater à quel point le français peut dépérir si on n’y fait pas attention. Elle dit aux gens qu’ils s’en vont dans la mauvaise direction et doivent faire bien attention s’ils veulent conserver leur langue. Le personnage est sympathique et rigolo. Il n’est pas là pour porter un jugement, mais pour sonner l’alarme», résume la comédienne.

Joe Bocan a le physique de l’emploi et ne cache pas son amour pour la langue de Molière. «Le français est une belle langue (…) que j’aime lire et chanter», affirme-t-elle.

Même si ce n’est aucunement le propos du court métrage auquel elle vient de participer, la comédienne peut témoigner de la difficulté de se faire servir en français dans certains arrondissements de Montréal.

«Un jour, je suis entrée dans une boutique et j’ai demandé des souliers. L’employée ignorait de quoi je parlais et a dû demander de l’aide à une collègue. Il s’agissait pourtant de l’une des gammes de produits en vente dans cet établissement», raconte la principale intéressée.

Susciter des réactions

Les trois films d’une dizaine de minutes chacun, produits par Yvon Bourbonnais, pourront être visionnés sur les réseaux sociaux dès le lundi 1er février. Des extraits et des photos seront toutefois disponibles dès la mi-janvier.

En février et mars prochains, Productions Jaune Camion invitera par ailleurs des dirigeants d’entreprises et des membres de leur personnel à participer à l’un des neuf rendez-vous virtuels traitant de l’usage du français dans l’affichage des produits et services (enseignes, bannières, vitrines, menus, etc.).

«Les commerçants seront invités à écouter les courts métrages, à réagir aux histoires qui leur seront présentées et à proposer des solutions. Certaines captations seront regroupées pour diffusion publique sur le site web du projet», explique le président de Productions Jaune Camion.

Le coordonnateur du projet, Yvon Bourbonnais, et le réalisateur Gabriel Bissonnette sont entourés du preneur de son Timothé Fortin et des comédiennes Joe Bocan et Dolorèze Léonard. (Photo: Le Guide – Claude Hébert)