Tétracode 1: une œuvre d’art qui soulève des questions et suscite des réactions

ARTS. Un ouvrage d’une centaine de pages relatant la petite histoire entourant la création du Tétracode 1 au parc Centre-Ville de Cowansville et faisant état des réactions suscitées par cette œuvre d’art public aux formes plutôt étranges vient de voir le jour.La première partie de ce livre, achevé d’imprimer en octobre 2022 à Cowansville par Graphico Tech, a été rédigée par le créateur du Tétracode 1, Ernst Perdriel.

Ce dernier y raconte comment il a eu l’idée de créer une œuvre d’art d’envergure à partir d’un bloc de béton brut mesurant 2,44 mètres et pesant dix tonnes que l’on utilise dans les régions maritimes afin d’atténuer les effets destructeurs des vagues. Il y est également question des efforts de logistique déployés lors du transport, du déchargement, de l’entreposage et de l’installation de cette pièce monumentale sur une dalle de ciment en plein cœur du centre-ville.

Le livre nous apprend également de quelle façon l’artiste s’y est pris pour habiller la pièce de béton de petits bijoux, de pierres semi-précieuses, d’artéfacts et de fragments de tuiles de céramique, de porcelaine, d’ardoise, de vaisselle, de verre et de miroir issus de la récupération.

Les aventures du Tétracode 1 fait également état de la charge de travail investie dans ce projet – trois mois d’efforts à raison de sept heures par jour et de cinq jours/semaine – et des aléas rencontrés par son créateur (pandémie, intempéries, vandalisme, naissance d’un premier enfant, etc.).

«La forme complexe du Tétracode 1 m’a empêché de bien évaluer le temps que prendrait la création de la mosaïque. Ma première évaluation d’un mois a vite été remplacée par une estimation de deux mois. Rendu près de cette échéance, l’évidence s’est imposé que le travail allait être encore plus long», relate Ernst Perdriel.

Recueil d’impressions

La deuxième partie du livre prend la forme d’un recueil de textes, poèmes dessins, photos, impressions et hypothèses les plus diverses inspirés par le Tétracode 1 et formulés par des artistes, des visiteurs ou de simples citoyens.

Certains perçoivent l’œuvre de Ernst Perdriel comme «un mégalithe», «un oiseau de pierre», «une météorite», «un vaisseau spatial» ou «un objet étrange tombé du ciel». D’autres encore la décrivent comme «une mosaïque de l’Univers», «une semence de la conscience», «un artefact du futur» ou «un brise-lames fait d’éclats de lumière».

«Fait intéressant, depuis plusieurs années l’Ukraine se sert de tétracodes de béton à Marioupol afin d’assurer sa défense contre l’invasion russe. Aujourd’hui, les Ukrainiens conçoivent des barricades antitank de type hérisson en métal inspirées de cette forme (….) De ce fait, le Tétracode 1 est une œuvre percutante et très d’actualité…», signale  Danielle Benoit, une résidente de Lorraine, dans un texte intitulé «Ma contribution au Tétracode 1».

Ou, pour reprendre les mots de Ernst Perdriel, le processus ayant mené à la création du Tétracode 1 a donné lieu à «une mosaïque de textes et d’images formant une trame narrative originale et pleine de surprises».

Où se le procurer

Le projet de livre a vu le jour grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et de la Ville de Cowansville.

Des copies de cet ouvrage collectif, imprimé à 150 exemplaires, sont disponibles auprès de l’organisme en alphabétisation Le Sac à mots (rue Sud à Cowansville) et à la Librairie Attraction (2e étage du centre commercial Le Domaine du parc). On peut également s’en procurer auprès de son créateur au www.ernstperdriel.com.