Agriculture bio intensive: une pratique particulière à Brome-Missisquoi prend de l’ampleur

ENVIRONNEMENT. L’agriculture occupe une place importante dans l’économie de Brome-Missisquoi. Beaucoup d’agriculteurs tentent de minimiser leur impact sur l’environnement, eux qui sont vivement touchés par les changements climatiques. Comme l’explique l’agente de maillage du programme Arterre dans Brome-Missisquoi, Elyse Cardinal, bon nombre de producteurs ont adopté l’approche bio intensive.

«Au niveau de la diversité de l’agriculture, il y a beaucoup le modèle à la Jean-Martin [Fortier] des Jardins de la Grelinette [à Saint-Armand] qui s’appelle l’agriculture bio intensive, a indiqué Mme Cardinal. Étant donné que ce type d’agriculture là est vraiment populaire ces temps-ci, ça a des répercussions positives sur l’environnement. Ce sont des formes d’agriculture du fait qu’il n’y a pas de pesticides ou d’éléments chimiques qui sont mis dans la culture et c’est beaucoup moins mécanisé. La plupart du temps, ça va être sur de plus petites surfaces, donc ce n’est pas des champs de monoculture.»

Le programme Arterre appuie des producteurs agricoles de la relève qui tentent de s’embarquer dans l’aventure agricole, mais qui sont souvent freinés par les coûts des terrains.

«Nous, à l’Arterre, la plupart des projets que l’on accompagne, ce sont de petits projets à vocation bio intensive ou des animaux de pâturage, a affirmé Mme Cardinal. C’est un créneau qui est assez particulier à Brome-Missisquoi. Ici, du fait qu’on ait un pionnier en Jean-Martin Fortier qui a attiré les regards sur cette nouvelle forme d’agriculture là, ça fait des entreprises qui sont beaucoup plus résilientes au niveau environnemental. Ça fait de l’agriculture moins nocive, qui a moins d’impact et qui est moins violente sur l’environnement.»

La région de Brome-Missisquoi est aussi attirante puisque les produits faits en région peuvent souvent y être vendus.

«C’est beaucoup des circuits courts, a expliqué Elyse Cardinal. La plupart des aliments qui sont produits sur le territoire ici, la plupart des entreprises qui s’implantent dans Brome-Missisquoi ont quand même l’espoir de pouvoir vendre leurs produits en circuit court, en espérant que la chaîne soit assez dynamique pour écouler leur stock de manière locale. C’est une des richesses de Brome-Missisquoi d’avoir un écosystème agroalimentaire aussi dynamique. Ça attire aussi beaucoup la jeune relève dans la région à s’impliquer dans l’agriculture.»

La pandémie a aussi affecté les producteurs agricoles. Ceux qui ont déjà commencé leur production en ont d’ailleurs eu beaucoup à faire, avec la recrudescence de l’importance de l’achat local auprès des consommateurs.

«Ceux qui étaient déjà en production ont mis les bouchées doubles, a signalé Mme Cardinal. Au niveau de la relève et des nouvelles entreprises, il y a eu un frein, mais quand le déconfinement est arrivé, je l’ai senti dans la demande. Il y a beaucoup de gens qui sont venus s’installer dans l’objectif de faire de l’agriculture. C’est comme s’ils ont eu un éveil que l’accès aux aliments aurait pu devenir presque précaire.»

Arterre

Le programme Arterre, qui est maintenant dans plus de 75 MRC au Québec, était auparavant connu sous le nom de Banque de terres dans Brome-Missisquoi.

«C’était un projet qui était mené dans la MRC de Brome-Missisquoi dans l’objectif de jumeler des propriétaires terriens en zone agricole à des aspirants agriculteurs qui n’avaient pas de lieu pour démarrer leur projet agricole, a relaté Elyse Cardinal. À l’époque, c’était seulement des propriétaires qui mettaient des parcelles de terre en location.»