Zéro déchet, le Québec emboîte le pas

ENVIRONNEMENT. La notion de zéro déchet n’est pas nouvelle en soi, mais gagne actuellement en popularité au Québec comme partout ailleurs dans le monde.

Selon l’Association québécoise zéro déchet, cet audacieux concept a été défini pour la première fois en novembre 2004 par la Zero Waste International Alliance (ZWIA).

Le mouvement a pris racine en Californie, une dizaine d’années plus tard, grâce à la blogueuse Béa Johnson, auteure de l’ouvrage <@Ri>Zero Waste Home<@$p>. Ce livre, traduit en plus de 40 langues, raconte comment une famille américaine a réussi à réduire sa production annuelle de déchets à moins d’un kilogramme.

À titre comparatif, un Québécois produit en moyenne 700 kg par année.

Initiatives québécoises

Depuis 2015, le mouvement gagne en popularité au Québec avec l’implantation d’épiceries zéro déchet, aussi bien en région que dans les grands centres urbains. Ces établissements invitent leurs clients à lutter contre le suremballage et l’utilisation de contenants à usage unique en achetant des produits en vrac.

Certaines grandes chaînes ont également amorcé un virage vert en bannissant les sacs d’épicerie en plastique ou en acceptent les contenants réutilisables des consommateurs.

Depuis 2017, des citoyens de partout au Québec se déplacent à Montréal pour visiter des kiosques et assister à des ateliers et conférences sur la lutte au gaspillage des ressources dans le cadre du Festival zéro déchet.

«La démarche individuelle, qu’est le zéro déchet, est en train de prendre une dimension collective», affirme l’Association québécoise zéro déchet, dans un historique consacré à ce mouvement planétaire.

Le zéro déchet en bref
  • Refuser: dire non a un bien plus grand impact qu’on ne peut l’imaginer
  • Réduire: se demander si on a vraiment besoin d’un bien avant de l’acheter
  • Réutiliser: pourquoi ne pas acheter des produits pouvant être réutilisés à l’infini ?
  • Réparer: la réparation aide à prolonger la durée de vie des produits
  • Recycler: recycler les matières en vue de leur réinsertion dans le cycle de production
  • Composter: transformer les déchets organiques en compost pour amender le sol
Zéro déchet, un objectif réalisable ?

«C’est un cheminement: on ne peut pas y arriver du jour au lendemain. Dans un monde où tout va toujours très vite, changer nos habitudes, c’est parfois demandant, mais ça en vaut le coup. En bout de ligne, il suffit de poser de petits gestes qui finiront par s’accumuler.»

– Dominique Martel, Épicerie Vrac dans l’sac

«Oui, c’est possible dans la mesure où les gens sont ouverts à changer leurs petites habitudes et à s’ouvrir à d’autres façons de consommer. Il ne faut pas se mettre trop de pression et espérer tout changer en même temps. On doit plutôt y aller progressivement. Chaque effort, chaque petit geste compte!»

– Amélie Fournier, L’Atelier de récup

«On est tellement entouré de déchets et de toxines, que ça prend un commencement. Il faut cependant que toute le monde accepte de faire un bout de chemin. Heureusement, de plus en plus de gens sont éveillés à la cause environnementale et veulent faire une différence.»

– Sarah Brandreth, La goutte d’or