Espèces envahissantes au lac Champlain: la vigilance est de mise
ENVIRONNEMENT. L’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) poursuit sa campagne de sensibilisation relative aux espèces aquatiques exotiques envahissantes (EAEE).
Deux agentes de cet organisme environnemental sont présentes au point de mise à l’eau du port de Plaisance de Venise-en-Québec du jeudi au dimanche jusqu’au 18 août.
L’opération consiste à inspecter les embarcations à leur descente et à leur remontée et à retirer les spécimens d’EAEE qui s’y trouvent. Les agentes formulent également des recommandations concernant les bonnes pratiques à adopter pour éviter la propagation des EAEE.
Bilan 2017-2023
Le programme de sensibilisation et d’inspections des embarcations nautiques porte fruit.
Depuis 2017, pas moins 13 759 plaisanciers ont été sensibilisés à la problématique des EAEE et renseignés sur les bonnes pratiques à adopter pour limiter leur propagation.
Les agents de l’OBVBM ont retiré de nombreux individus indésirables, tant à la descente qu’à la remontée des embarcations. En 2023, 57 spécimens de myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) et 14 spécimens de potamot crépu (Potamogeton crispus) ont été interceptés. Les spécimens ont été majoritairement (81,7%) retirés à la remontée des embarcations, ce qui démontre le potentiel de propagation de ces espèces aux autres plans d’eau à partir de la baie Missisquoi.
Il convient de rappeler que les EAEE sont des espèces végétales, animales ou encore des micro-organismes qui ont été introduits dans un écosystème duquel ils ne font pas naturellement partie. En l’absence de prédateurs naturels, elles se reproduisent très rapidement et entrent alors en compétition avec les espèces indigènes, bouleversant ainsi l’équilibre du milieu.
« Les activités humaines – la navigation de plaisance notamment – sont le principal vecteur d’introduction des EAEE dans l’environnement. La prévention (inspection, lavage, drainage et séchage des embarcations) constitue le meilleur moyen de lutter contre elles puisqu’il est extrêmement difficile et coûteux de les contrôler une fois qu’elles se sont implantées dans un écosystème », signale Julie Reinling, chargée de projet en mobilisation, concertation et communications à l’OBVBM.
Collaboration
Les plaisanciers de la baie Missisquoi sont invités à remplir un court sondage qui permet à l’OBVBM de recueillir des données essentielles sur le niveau de connaissance des sondés concernant les espèces visées et les mesures de prévention préconisées, mais aussi sur la provenance et la destination des embarcations qui fréquentent la baie Missisquoi. Cette dernière catégorie d’information est particulièrement importante dans la mesure où tous les plans d’eau ne sont pas également touchés par la présence d’EAEE. Elle permet de déterminer la vulnérabilité aux EAEE ou le potentiel de propagation d’un plan d’eau à un autre.
« En 2022, l’OBVBM a proposé à la municipalité de Venise-en-Québec un projet de règlement sur le lavage obligatoire des embarcations nautiques. La municipalité est actuellement en réflexion. Idéalement, pour avoir un impact tangible, une réglementation commune aux 4 municipalités riveraines serait souhaitable », indique MmeReinling.
La municipalité de Venise-en-Québec est par ailleurs en attente d’une réponse du ministère de l’Environnement pour boucler le budget qui lui permettra d’acquérir une station de lavage. Le montant attendu s’ajoutera aux 20 000 $ américain attribués par le Lake Champlain Basin Program et au financement municipal.