La ministre Pascale St-Onge garde le cap
POLITIQUE. Pascale St-Onge n’a pas chômé depuis sa nomination au ministère du Patrimoine canadien en juillet 2023. La députée de Brome-Missisquoi a fait les manchettes plus souvent qu’à son tour en s’attaquant aux géants du web pour les forcer à verser des redevances aux médias d’information en guise de compensation pour les nouvelles diffusées sur leurs plateformes.
À la veille de l’entrée en vigueur de la loi C-18, en décembre 2023, Google a finalement paraphé une entente qui permettra aux médias canadiens de se partager une enveloppe de 100 M$ par année, indexée au coût de la vie.
« Google a signé l’entente avec un seul collectif ayant pour mandat de représenter l’ensemble des médias », signale Mme St-Onge.
La multinationale Meta (Facebok et Instagram) a cependant refusé de se plier à la loi C-18 et a plutôt préféré bannir la publication des nouvelles des médias canadiens sur ses plateformes. Un affront à l’endroit du gouvernement fédéral et une attaque contre la démocratie, au dire de Mme St-Onge.
« Après avoir constaté qu’il était illusoire de se fier à l’autoréglementation des activités des géants du web, notre gouvernement a choisi de légiférer en cette matière en s’inspirant du cadre réglementaire et législatif de l’Australie. Le CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes) dispose d’une année pour la mise en œuvre de la nouvelle loi », résume la ministre.
La loi C-18 ne s’appliquera pas à l’ensemble des entreprises de télécommunications, mais à un certain nombre d’entre elles, en fonction de divers critères préétablis (importance des revenus publicitaires tirés de la rediffusion des nouvelles, du nombre d’usagers qui visitent leur plateforme, etc).
« Dans un monde où tout évolue à vitesse grand V, c’est le rôle du gouvernement de s’assurer que les nouvelles technologies servent l’intérêt public », insiste Mme St-Onge.
Un signal positif
L’ex-ministre des Sports du gouvernement Trudeau perçoit par ailleurs la condamnation pour agression sexuelle de deux anciens hockeyeurs des Tigres de Victoriaville comme « un signal positif » et « un message clair envoyé au organisations sportives ». Elle dit espérer que « ça va marquer un tournant ».
Mme St-Onge ajoute que le courage des victimes ayant accepté de dénoncer leur agresseur a fait une réelle différence et va contribuer à briser la culture du silence.
« Force est de constater qu’il y a une évolution ces dernières années dans la façon dont les cas d’agression sexuelle sont traités par les tribunaux », poursuit-elle.
Entrées illégales au pays
Pascale St-Onge suit également de très près l’évolution du dossier des passages illégaux à la frontière canado-américaine.
« J’ai eu des discussions à ce sujet avec le ministre de la Sécurité publique, Dominic Leblanc. Je dois également rencontrer la mairesse et les citoyens de Saint-Armand, le 22 juillet prochain, pour faire le point sur les entrées et sorties illégales à la frontière. Même s’il n’y a pas de solution facile en cette matière, je veux m’assurer que ce qui se passe dans Brome-Missisquoi soit pris en considération », résume-t-elle.
Lutte aux changements climatiques
La députée-ministre affirme que son gouvernement est proactif dans le dossier environnemental et n’hésite pas à investir des sommes importantes pour lutter contre la pollution et faciliter l’adaptation aux changements climatiques.
« Nous investissons beaucoup d’argent pour aider les agriculteurs à réduire les quantités de phosphore déversées dans les cours d’eau », indique-t-elle.
Le gouvernement canadien, ajoute-t-elle, travaille également en étroite collaboration avec les municipalités et les MRC pour adapter aux nouvelles réalités la réglementation concernant la navigation sur les cours d’eau.
Mme St-Onge garde par ailleurs un œil sur l’état de santé du lac Champlain et du lac Memphrémagog.