Les terres agricoles continuent de prendre de la valeur

AGRICULTURE.  La flambée des prix pour les terres agricoles continue de croître au pays, en hausse de 11,5 % en 2023. Pour la Montérégie, la progression est similaire aux autres provinces canadiennes à 12 %, selon le dernier rapport de la Financière agricole du Canada (FAC).

Au Québec, cette majoration de la valeur des terres agricoles cultivées se ressent depuis 38 ans, soutient la FAC dans son plus récent exercice. C’est dans les régions de Chaudière-Appalaches (+22,7 %) et du Saguenay Lac-Saint-Jean (+24 %) où l’on a recensé la plus forte augmentation, l’an dernier. Suivi du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie (+15 %) et du Centre-du-Québec (+13,5 %).

Pour le même exercice sur les valeurs des terres agricoles en 2022, la hausse enregistrée se chiffrait à 12,8 % au Canada.

Ailleurs au pays, les hausses moyennes les plus significatives ont été notées en Saskatchewan, au Québec, au Manitoba et en Ontario avec des bonds respectifs de 15,7 %, 13 %, 11,1 % et 10,7 %. Le Nouveau-Brunswick (5,6 %), l’Alberta (6,5 %), l’Île-du-Prince-Édouard (7,4 %) et la Nouvelle-Écosse (7,8 %) ont enregistré des augmentations moyennes inférieures à la moyenne nationale. Même si la Colombie-Britannique détient la palme pour la valeur des terres la plus élevée au pays, une diminution moyenne de 3,1 % a été observée dans les 12 derniers mois

«Au cours des dernières années, le prix des terres a connu des hausses marquées dans tout le pays, même si on s’attendait à ce que les conditions du marché ralentissent la croissance de la valeur des terres. Nous continuons d’observer une offre limitée de terres agricoles disponibles combinée à une forte demande des exploitations agricoles», a mentionné Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à FAC. 

Face à une économique inflationniste, les transactions de terres agricoles ont été moindres en 2023 par rapport à l’année précédente. Les producteurs agricoles ont préféré porter à plus tard leurs projets d’investissements à la lumière des chiffres dévoilées par la FAC, la semaine dernière.

«Ce contexte de prudence face aux transactions liées aux terres agricoles devrait se prolonger jusqu’en 2024 en raison de l’affaiblissement attendu des recettes agricoles et de la hausse prévue des coûts d’emprunt et des prix des intrants», a avancé M. Gervais.