L’intimidation au cœur des discussions à Massey-Vanier

ÉDUCATION. Des élèves de 5e et de 6e années de la région se sont rendus lundi à l’auditorium de l’école secondaire Massey-Vanier pour assister à une pièce de théâtre interactive traitant d’intimidation préparée par une troupe de théâtre parascolaire, composée d’élèves de 1re et de 2e secondaire.

Partant de la prémisse qu’une autruche mutante se serait enfuie du zoo de Granby, la pièce a présenté trois situations d’intimidation. Après chacune des mises en scène, l’animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire Stéphanie Rondeau-Chaput s’adressait aux élèves.

L’autruche faisait alors son apparition sur scène et « infectait » quelques élèves leur permettant de ne plus « avoir la tête dans le sable » et d’intervenir de la bonne façon.

Cette pièce avait également été présentée du côté de l’école secondaire de la Haute-Ville à Granby.

Au total, ce sont les élèves de plus d’une vingtaine d’écoles du Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs qui ont pu y assister.

« Préalablement, toutes les classes qui sont venues à la représentation ont été préparées par un atelier en classe où on a parlé d’intimidation et des stratégies, a indiqué l’animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire, Stéphanie Berger. Ils ont pu voir avec la pièce de théâtre comment concrètement on applique les stratégies, quels impacts ça peut avoir sur les personnes qui reçoivent les gestes d’intimidation lorsqu’on est un témoin mobilisé. »

Les spectateurs ont bien apprécié pouvoir constater des exemples de situation avec la pièce, ont expliqué deux de ceux-ci rencontrés à la conclusion de l’événement.

« J’ai bien aimé ça et j’ai appris plusieurs choses, a commenté Xavier. On a eu des activités en classe qui expliquait la situation, mais là, de pouvoir vraiment bien voir tout le contexte, ça a été bien. »

« Ça nous a permis de le voir d’une manière en classe et d’une autre façon peut-être un peu concrète ici, a ajouté Vincent. Ça nous aide à mieux reconnaître l’intimidation. »

IMPLICATION

Pour les élèves de la troupe de théâtre, c’est également une occasion de s’impliquer et d’en apprendre du même coup plus sur l’intimidation et les stratégies à adopter.

« On a appris comment on devait agir quand des situations comme celles-là se produisaient, a affirmé Elizabeth, l’une des comédiennes dans la pièce. Un intimidateur rabaisse beaucoup la personne et l’intimidé ne se sent vraiment pas bien et se sent seul quand les témoins n’interviennent pas. »

« En tant que témoin, tu peux te rendre compte que tu as vraiment un pouvoir de faire quelque chose sur la situation et ne pas laisser ça aller », a indiqué de son côté Méloïc.

« Ce qui est intéressant avec ce projet-là, c’est que ce sont les élèves qui sont mis de l’avant, a déclaré Stéphanie Berger. Les élèves du primaire se font parler d’intimidation par d’autres élèves. C’est une belle façon pour eux de s’impliquer et d’envoyer un message clair à de futurs élèves du secondaire pour les outiller et qu’ils puissent apprendre à utiliser des stratégies. »

Mme Berger ajoute qu’il s’agit aussi d’une belle occasion pour les jeunes de s’impliquer dans un projet, au-delà du sujet de l’intimidation.

« C’est très important niveau motivationnel pour aller à l’école, affirme-t-elle. L’engagement et la motivation vont de pair. »

INTIMIDATION

L’intimidation reste un sujet d’actualité au sein même des écoles. La montée des médias sociaux des dernières années modifie d’ailleurs la façon dont elle se présente.

« On a un pouvoir à l’intérieur des murs pour appliquer les stratégies, mais c’est sûr que l’intimidation va bien au-delà des murs des écoles, a expliqué Stéphanie Berger. Les réseaux sociaux prennent beaucoup de place maintenant. »

Le Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs est en train de mettre en œuvre son nouveau plan de lutte contre l’intimidation et la violence dans les milieux scolaires.

« L’ensemble des établissements scolaires ont été dûment accompagnés pour avoir leur propre plan en fonction de leur milieu », a indiqué la coordonnatrice intérimaire aux communications à Val-des-Cerfs, Audrey Leboeuf.

« Ça existe, l’intimidation, on le sait, a déclaré pour sa part le directeur de l’école secondaire Massey-Vanier, Jean-Luc Pitre. Maintenant, ce qui est important de faire, c’est de continuer d’éduquer et de prévenir. Aujourd’hui, la pièce, c’est l’une des stratégies, mais il y en a d’autres. Dans la portion du plan spécifique à Massey-Vanier, on a le psychologue sportif Sylvain Guimond qui vient en septembre prochain pour s’entretenir avec les élèves à ce sujet. En soirée, il rencontrera également les parents. »