Une nouvelle plateforme pour l’observation des oiseaux
FAUNE AVIAIRE. Les amateurs d’ornithologie et les citoyens de la région ont désormais accès à une plateforme pour l’observation des oiseaux qui fréquentent le parc naturel Keith-Sornberger.
Cet observatoire surélevé, aménagé au coût de 3000 $ par les employés de la Ville de Bedford, offre une vue imprenable sur les étangs d’aération de l’usine municipale de traitement des eaux usées. Un endroit apprécié des canards et des petits échassiers qui les utilisent durant leur migration ou pour nicher.
« Les milieux humides ayant subi une dégradation en superficie et en qualité au cours des dernières décennies, les populations d’oiseaux à la recherche de plans d’eau se rabattent fréquemment sur les étangs des usines d’épuration », explique la présidente du Club des ornithologues de Brome-Missisquoi (COBM), Ghislaine Bacon-Delisle.
Le COBM, un organisme créé en 1988 et qui regroupe aujourd’hui 133 membres, considère le parc Keith-Sornberger comme « un petit joyau ornithologique ». Les adeptes de la faune ailée y ont répertorié 184 espèces d’oiseaux au fil des ans.
« On dénombre de nombreux étangs d’aération municipaux dans Brome-Missisquoi, mais la plupart sont interdits au public et ne sont donc pas accessibles pour l’observation des oiseaux. Le cas de Bedford est particulier, car les sentiers de la nature sont directement situés aux abords de l’usine d’épuration », explique Bertrand Hamel, un autre ornithologue assidu.
Le COBM multiplie les initiatives pour sensibiliser la population aux enjeux de la faune aviaire et assurer la protection des espèces et de leurs habitats. On lui doit notamment l’installation de panneaux d’interprétation sur le rôle crucial des milieux humides pour l’humain et la nature.
L’organisme voit notamment à l’installation et à l’entretien de nichoirs pour le merle bleu, l’hirondelle noire et l’hirondelle bicolore. Ses membres participent également au recensement des oiseaux de Noël initié par la Société Audubon. Ils collaborent par ailleurs avec le Zoo de Granby à la recherche des cheminées nichoirs utilisées par le martinet ramoneur et aux inventaires des cheminées dortoirs dressées par le ministère de la Faune du Québec.
« La population de martinet ramoneur a chuté dans les dernières années, de 88% au Canada et de 80% au Québec. Ce déclin est notamment causé par la perte d’habitat, la diminution d’insectes et l’utilisation des pesticides », explique Mme Bacon-Delisle.