Une vingtaine de femmes se mobilise pour Philomena Williams
IMMIGRATION. Un groupe d’une vingtaine de femmes ont répondu à l’invitation du Centre femmes des Cantons pour une mobilisation de soutien à Philomena Williams, une femme avec un statut migratoire précaire qui se retrouve sans permis de travail, rassemblement qui se tenait devant les bureaux de la députée fédérale Pascale St-Onge, un peu avant le congé des Fêtes.
Mme Williams, résidente de la région depuis six ans, a perdu son autorisation de travailler, un peu plus d’un an après avoir évité de justesse son renvoi du Canada.
Deux représentantes du centre ont pu rencontrer des membres de l’équipe de Mme St-Onge.
« Ça a été une rencontre émotive, a déclaré la coordonnatrice du Centre femmes des Cantons, Josiane Whittom. On a vu qu’elles [NDLR : l’équipe de Pascale St-Onge] se sentent aussi impuissantes que nous. On avait espoir qu’elle puisse prendre un pouvoir discrétionnaire pour accélérer les choses par rapport au permis de travail, mais elles semblent dire que non. Il y a un délai de 171 jours qu’on doit attendre, à compter de la réception de la demande. Ça nous amène à la fin du printemps. »
« C’est très long, ajoute-t-elle. On pensait avoir le miracle qui lui aurait donné son permis de travail. C’est vraiment décevant. »
Si la déception et les émotions étaient vives au sortir de la rencontre, le Centre femmes des Cantons se réjouit de l’appui dont jouit Mme Williams.
« On se rend compte qu’il y a beaucoup de femmes derrière elle, affirme Mme Whittom. Il y a vraiment une solidarité derrière Philomena, c’est incroyable. Quand on parle aux femmes de Philomena, tout le monde est prêt. On a entendu que quelqu’un était prêt à l’héberger éventuellement, on ramasse des sous pour elle. »
« On va continuer de talonner les paliers de gouvernement pour qu’elle puisse au moins ravoir son permis de travail », martèle-t-elle.
HISTOIRE
Philomena Williams a quitté le Nigéria son pays natal en raison de répressions que sa famille et elle y subissaient.
Elle était passée bien près de devoir y retourner, mais son renvoi a été suspendu à la toute dernière minute, à la suite d’une vigile et d’une pétition qui avait recueilli plus de 700 signatures.
Un an plus tard, elle se retrouvait de nouveau dans une situation difficile en perdant son permis de travail.
« Pour nous, Philomena est un exemple de résilience et d’intégration, avait alors indiqué Mme Whittom. Depuis son arrivée au Canada, elle s’est retroussé les manches, a travaillé, a suivi les processus légaux pour obtenir un statut et des permis de travail. Nous ne comprenons pas pourquoi le Canada met autant d’embûches à des personnes comme elle qui pourtant contribuent depuis des années à la société canadienne. »
« C’est inconcevable de ne pas prolonger rapidement le permis de travail et de séjour d’une travailleuse qui occupe le même emploi depuis plus de 6 ans alors qu’on parle de pénurie de main-d’œuvre. Philomena a tout fait pour mériter sa place au Canada ! »
PAS LA SEULE
Selon Mme Whittom, Philomena Williams ne serait pas la seule personne qui se retrouve dans une situation similaire.
« L’équipe de Pascale St-Onge semblait dire qu’il y avait d’autres cas ici aussi, rapporte-t-elle. Je pense qu’aucune personne ne mérite de vivre une situation comme celle-là, particulièrement, une personne comme Philomena qui est impliquée dans la société, qui travaille depuis six ans et qui a un réseau. »