Vers une police plus humaine et bienveillante

SÉCURITÉ-PUBLIQUE. Quatre travailleuses sociales ont été récemment recrutées par des corps policiers estriens (Sûreté du Québec, Granby et Memphrémagog) afin d’intervenir plus efficacement auprès des personnes en situation de crise en santé mentale.

Lors de son passage au quartier général de la Régie de police Memphrémagog (RPM), la semaine dernière, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a mentionné que ces « patrouilles mixtes » contribueront à rendre les interventions policières « plus humaines et bienveillantes ».

« Ce changement de culture et l’arrivée d’intervenants sociaux désamorceront plusieurs crises, comme on l’observe à Sherbrooke depuis 2016, ajoute M. Carmant. Le succès de Sherbrooke nous a convaincus de déployer ces ressources dans d’autres régions estriennes. »

« Il fallait trouver des solutions, car 75 % des appels à Montréal touchent des cas de santé mentale et 50 % dans l’ensemble du Québec. »

François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique

Également présent à Magog, le ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de l’Estrie, François Bonnardel, affirme que les résultats positifs des autres équipes mixtes de la province ont fait leurs preuves pour hausser le degré de prévention. « Il fallait trouver des solutions, car 75 % des appels à Montréal touchent des cas de santé mentale et 50 % dans l’ensemble du Québec », détaille-t-il.

Ces nouvelles équipes d’interventions psychosociales et policières de proximité ont été récemment créées grâce à des partenariats établis avec la Sûreté du Québec, la RPM et le Service de police de Granby. Quatre travailleuses sociales œuvrent déjà dans les cinq réseaux locaux de services (RLS) suivants : La Pommeraie, Haute-Yamaska, Val-Saint-François, Des Sources et Memphrémagog.

L’une des nouvelles recrues, Josiane Vallières (La Pommeraie) est déjà convaincue que cette nouvelle façon de faire contribuera à offrir des réponses et des suivis plus adaptés. « Le filet de sécurité sera accru et on désengorgera les urgences », affirme-t-elle.

Pour l’agente sociocommunautaire du Service de police de Granby, Marie-Claude Roux, le millier d’appels annuels de sa région liés à la santé mentale mérite de la délicatesse. « Revoir nos pratiques est déjà bénéfique, témoigne-t-elle. On a l’objectif de diminuer le nombre d’interventions en santé mentale, ce qui permettra à mes collègues de passer plus de temps à patrouiller. »

Pour sa part, le directeur de la Régie de police Memphrémagog, Mario Leblanc, apprécie l’arrivée de Jennifer Tousignant-Lévesque au quartier général du chemin Southière. « Les policiers savent très bien que sa présence réduira leur temps consacré à la santé mentale, observe-t-il. Ses interventions seront les bienvenues, car les appels sont à la hausse depuis 2015, ce qui représente un appel par jour et 90 minutes en moyenne par cas. »

Policiers et spécialistes du réseau de la santé estiment que la présence ou le soutien d’intervenants sociaux facilitera le désamorçage de crise lors d’une intervention policière, en plus de référer vers les services appropriés.