Bromont prête à prendre sa part de vols vers Toronto

On savait déjà que les conclusions de l’étude de faisabilité sur le développement d’une ligne aérienne entre Bromont et Toronto étaient «plus que satisfaisantes» pour le directeur général Robert Blais, mais ce n’est que la semaine dernière qu’on a pu savoir pourquoi. Selon un échantillon de 232 entreprises situées entre Longueuil et Sherbrooke, leurs employés effectueraient plus de 5 000 vols d’affaires, principalement en direction de Toronto.

Le rapport de la firme Explorer Solutions a été présenté aux élus et membres du conseil d’administration de l’Aéroport Roland-Désourdy à la mi-mai, mais il n’a été rendu public que le 6 septembre. Tout juste avant qu’il soit officiellement déposé dans le cadre d’une séance extraordinaire du conseil, son rédacteur Christian Perreault en a fait la présentation aux médias.

 

Dans le document, on indique que la population dans un rayon d’environ 80 kilomètres autour de Bromont atteint 1,2 million de personnes. Des gens qui pourraient être visés par des voyages d’affaires ou même de plaisance vers la Ville Reine.

 

Toutefois, les données les plus solides pour soutenir une liaison quotidienne sont celles qui découlent d’un sondage mené auprès de 232 entreprises. Les réponses révèlent que 154 d’entre elles cumulent 1 386 employés qui voyagent pour une moyenne annuelle de plus de 5 000 déplacements, en majorité vers Toronto.

 

Ironiquement, ce qu’il y a d’encore plus intéressant dans ces données c’est ce qui n’apparaît pas! «On n’a pas interrogé les indépendants, les bureaux de comptables, les firmes d’ingénieurs, ou les institutions financières, mais on sait que ces gens-là voyagent beaucoup», indique Christian Perreault.

 

Autre donnée incomplète, mais intéressante, Transport Canada affirmait en 1999 que 20% de la clientèle des vols Montréal-Toronto habitait la Rive-Sud de Montréal ou le sud-est du Québec. Avec le boum immobilier de la Montérégie, il est facile de croire que ce chiffre a pu prendre de l’ampleur dans les 13 dernières années.

 

 

Bromont-Toronto dès 2013?

Selon l’associé principal chez Explorer Solutions, la liaison Bromont-Toronto pourrait débuter aussi rapidement qu’à l’automne 2013. D’ici là, le président du c.a. de l’aéroport, Jacques Lapensée, entend réclamer une aide financière de Tourisme Cantons-de-l’Est pour évaluer le potentiel touristique d’attirer des visiteurs ontariens par avion.

 

Les administrateurs de la Régie aéroportuaire des Cantons-de-l’Est (RARCE) doivent aussi obtenir l’appui des MRC et de la communauté d’affaires afin d’étoffer leur dossier. Une fois ces étapes complétées, il pourrait être plus aisé de courtiser un transporteur.

 

À ce sujet, le directeur général de l’aéroport, Robert Blais, avoue avoir déjà établi des canaux de communication avec certaines compagnies aériennes. «Avant d’investir plus de 50 000$ dans une étude, on a demandé s’il y avait de l’intérêt. Sinon, on ne l’aurait pas fait», a mentionné le DG. Porter, West-Jet, Jazz et Pascan seraient les transporteurs visés. Ce sont eux qui sont cités dans l’étude.

 

«J’ai déjà un bon feeling et là, on a les données du marché avec le rapport d’une firme connue et qui a bonne réputation dans l’industrie», ajoute Robert Blais.

 

Dans son rapport, l’expert-conseil compare la situation de Bromont à celle des aéroports de Bagotville, Rouyn-Noranda et Sept-Îles qui ont tous de nombreuses liaisons quotidiennes vers Montréal. Un rapprochement questionnable alors que ces régions éloignées ont besoin de ces vols pour se rapporter aux sièges sociaux de la métropole québécoise ou encore pour assurer un transport de main-d’œuvre mobile.

 

«Dans un contexte aérien, la métropole deviendrait Toronto, répond Christian Perrault. C’est la plaque tournante de l’économie canadienne. Tout passe de plus en plus par Toronto sur une base décisionnelle. Le marché ne sera pas en baisse.»

 

 

Opportunité unique

En conclusion du rapport d’Explorer Solutions, on souligne que Bromont et l’Aéroport Roland-Désourdy disposent d’une opportunité unique d’implanter une desserte maintenant. Pour appuyer cette affirmation, Christian Perreault plaide que les nombreux chantiers routiers en cours ou à venir dans la région de Montréal vont pousser les voyageurs à chercher une alternative à l’aéroport Trudeau.

 

D’ici à ce qu’un jour la circulation routière s’améliore ou se simplifie, Bromont a le temps d’instaurer une habitude chez les voyageurs croit l’expert en transport aérien.

 

Pour les villes de Granby, Bromont et Cowansville, il s’agit aussi d’une occasion idéale de renflouer les coffres d’une infrastructure déficitaire. Les seuls revenus de la RARCE sont ceux qui proviennent de la location de locaux et de la vente d’essence.

 

Le président Jacques Lapensée et le DG Robert Blais ont tous deux confirmé qu’une consultation publique et qu’une évaluation d’impact environnementale et de bruit seraient mises en place dès qu’un transporteur aurait été trouvé.

 

 

Population par rayon de distance de l’aéroport

15 minutes : 98 545

30 minutes : 300 000

45 minutes : 1,2 million

 

 

L’avion et les affaires

232 entreprises ont répondu au sondage

154 entreprises ont des employés qui voyagent

1 386 employés de ces entreprises voyagent

5 000+ voyages par année

 

 

Prêtes à payer plus cher

Alors qu’un billet Montréal-Toronto se détaille entre 300$ et 500$, combien seriez-vous prêts à payer pour un vol Bromont-Toronto?

25% des entreprises sont prêtes à payer entre 300$ et 400$

31% des entreprises sont prêtes à payer entre 400$ et 500$

2% des entreprises sont prêtes à payer entre 500$ et 600$

14% des entreprises sont prêtes à payer entre 650$ et 800$

 

 

Frais de stationnement

Montréal : 15$ à 20$

Bromont: gratuit

 

 

Destinations soleil

33 agences de voyages sondées entre Magog et St-Jean-sur-Richelieu

28 350 réservations annuelles vers des destinations soleil

96% des départs se font à Montréal-Trudeau

30 agences seraient prêtes à offrir un départ de Bromont