ENTREVUE. Le sport occupe plusieurs des cases à l’agenda familial des Lisé-Coderre, une famille établie à Lac-Brome. Pendant que le skieur Charl-Robèr dévale les pentes, son jeune frère Claude-Olivier enfile le maillot et s’élance du haut de la tour de 3 m en plongeon. Les parents Joslin et Isabelle se font toutefois un devoir de maintenir l’équilibre entre les performances sportives et celles offertes en classe.
Le duo fraternel affiche quelques similarités; il carbure à l’activité physique, veut aller le plus loin possible, même jusqu’aux Olympiques, et, chacun à sa façon, aime les hauteurs. Mais ce qui détonne particulièrement avec Charl-Robèr et Claude-Olivier, c’est tout le sérieux qu’ils vouent à la pratique de leur discipline respective, le focus comme le veut l’expression sportive consacrée.
Claude-Olivier, 7 ans, s’est mis au plongeon il y a un peu plus d’un an et demi, une activité qui lui a permis de retrouver certains éléments de la gymnastique qu’il affectionne également. Il grimpera les échelons à une vitesse folle, au point d’être maintenant membre du Club de plongeon Agami à Brossard. Il compétitionne contre des jeunes de deux à trois ans plus vieux que lui.
«Les premiers six mois en plongeon l’ont été à un niveau récréatif. Mais ils [Agami] l’ont rapidement pris en main et il est vraiment bien encadré. Tout s’est bousculé rapidement et il a été en mesure d’éviter les blessures. Tant qu’il fait du sport, il est bien», glisse son père Joslin.
Il consacre six jours par semaine, quatre au Stade olympique et deux à Brossard, à l’entraînement de ce sport qui a sacré Alexandre Despatie, un athlète qui lui sert de modèle et dont il aime l’attitude sur et en dehors du tremplin.
Ses premiers pas en compétition provinciale, à Terrebonne à la mi-décembre, n’ont pas manqué d’éclat. Au terme des épreuves qui lui ont permis de repartir avec trois médailles, deux dorées et une d’argent, il enlève le titre d’athlète par excellence de l’épreuve étalée sur trois jours.
Le parcours de Charl-Robèr en ski remonte à plus loin, lui qui a débuté dans ce sport aussi tôt qu’à l’âge de deux ans. À quatre ans, un sévère accident de ski l’a laissé dans un état critique pendant quelques semaines, avec en prime un traumatisme crânien.
«Ça aurait pu mal tourner à ce moment-là. Mais dès qu’on est sorti de l’hôpital, même si le médecin le lui avait interdit, il voulait retourner sur les pentes», se rappelle son père. Il réussira à prendre son mal en patience pendant une dizaine de mois.
Maintenant âgé de 11 ans, Charl-Robèr continue d’améliorer son palmarès. Il a reçu en décembre une invitation pour prendre part à la Burke Academy Invitation. Il avait alors l’occasion de se mesurer aux talents provenant d’autres états américains. Son premier séjour en sol américain, dans un contexte compétitif, s’est soldé avec une place sur la plus haute marche du podium. Ce titre s’ajoutait à celui de champion dans sa catégorie amassé au Québec à la fin de la saison précédente.
Et l’école dans tout ça?
Les frères Lisé-Coderre fréquentent l’école de l’Orée-des-Cantons à Waterloo. La conciliation sport-études demeure en tête de liste des priorités pour les parents, qui ne cessent de louanger le travail de Marie-Noëlle Côté et de Sylvie David, les deux enseignantes qui veillent au développement académique de leur progéniture. L’auto devient un lieu de prédilection pour les devoirs lors des nombreux allers-retours Lac-Brome-Montréal.
«Dans le cas de Charl-Robèr par exemple, il a manqué quelques jours pour participer à un camp d’entraînement. Il a par contre pu continuer d’être à jour grâce à la technologie et au support de sa professeure, Mme Côté. Nous sommes vraiment chanceux d’avoir une professeure comme elle», affirme le père.
«Malgré les performances, pour nous, c’est l’école avant tout», poursuit-il.
Des bienfaits
Les deux parents, même s’ils doivent constamment jongler avec leur agenda et faire preuve d’un sens de l’organisation hors du commun, notent de nombreux bienfaits quant à la pratique du sport chez leurs deux plus jeunes.
«Au-delà des médailles, enchaîne Isabelle, la mère, je pense que ça en fait de meilleurs humains. Ils apprennent à être tenaces, à vivre avec les déceptions. C’est tout ce qu’ils acquièrent à travers la médaille qui pour moi est génial. C’est une belle école de vie et nous sommes entièrement à leur disposition.
«C’est un peu notre deuxième métier», de conclure le père.