Danse avec l’ombre: l’art de faire le deuil

SPECTACLE. L’univers de Suzanne Lafontaine, une vibrante interprète de la chanson bien connue en Estrie, a basculé après la mort de son mari, son grand amour. Prisonnière de cette fatalité, elle a décidé de transposer sur scène sa propre histoire.

Le 11 octobre prochain, à la salle Alec et Gérard Pelletier à Sutton, elle présente pour la première fois dans la région Danse avec l’ombre, une création théâtrale multidisciplinaire qui relate son vécu.

Dans une démarche artistique de recherche personnelle et d’intégration de l’art sous toutes ses formes, Suzanne Lafontaine se présente seule sur scène dans un spectacle de 65 minutes en sept tableaux.

Le corps, les mouvements, les mots, la musique, mais surtout la voix sont utilisés à bon escient dans ce spectacle qui a, entre autres, été présenté à guichets fermés au Tremplin à Sherbrooke.

Grâce à une bourse du Fonds de l’Estrie pour les arts et les lettres, Suzanne Lafontaine s’est entourée de nombreux collaborateurs expérimentés pour créer cet univers. Élise Legrand pour les mouvements du corps, René Béchard à la musique et à la composition, Angèle Séguin comme conseillère dramaturgique.

Puis si l’inspiration du Suzanne Lafontaine est le départ de l’homme de sa vie, Danse avec l’ombre ressemble davantage à une ode à la vie. «Oui, ça parle du deuil. De la mort. C’est très personnel. Mais ce n’est pas que triste. C’est aussi la force de la vie», explique l’interprète.

Cela dit, Suzanne Lafontaine a puisé dans ses souvenirs pour arriver après deux ans de travail et de réécriture à ce spectacle multidisciplinaire. «Je m’y suis complètement abandonnée. J’ai pleuré à plusieurs reprises pendant son élaboration. Mais sur scène, non. C’était différent. Aujourd’hui, le deuil est fait et je peux maintenant dire que je suis davantage une interprète.»

Les sept tableaux

Dans un enchainement de sept tableaux, la passionnée de la voix humaine se sert de la musique, des mouvements du corps, et de la voix pour livrer son message. «Il y a très peu de mots», avoue-t-elle. «Chaque tableau a été tricoté par l’essentiel. Je crois qu’en parlant de moi, je réussis à toucher les gens. La vie c’est universel.»

Suzanne Lafontaine a été formée pendant plus de 20 ans au Roy Hart Theater. Selon elle, l’art nourrit l’âme. «À chaque fois que je le présente, c’est un bonheur et j’espère que ça fasse un écho dans la tête et dans le cœur des spectateurs.»

L’été prochain, l’interprète espère s’envoler vers la France pour présenter Danse avec l’ombre.

D’ici là, elle sera en représentation unique à la salle Alec et Gérard Pelletier le 11 octobre prochain. Information: 450 538-0486.