Des accusations qui soulagent les familles

«Un soulagement, c’est le moins que l’on puisse dire». Les familles d’Alexandra Laliberté et de Natasha Lavigne, ces deux jeunes femmes tuées dans une violente embardée à Lac-Brome, en novembre dernier, ont positivement accueilli la mise en accusation de Sarah Cousineau Denis. La résidente de Lac-Brome de 19 ans a été formellement accusée de conduite dangereuse causant la mort, vendredi dernier, au palais de justice de Granby. 

Ce dénouement attendu avec impatience a été bien accueilli par les familles des victimes. «Enfin, des accusations sont portées. Tout le monde est soulagé, c’est certain», indique David Jones, l’oncle de Natasha Lavigne, qui représente la famille. Si elle avoue que onze mois, c’est long, la famille comprend que les enquêteurs avaient un travail à effectuer. «Ça a pris du temps. Parfois, on se posait des questions, mais les experts ont fait leur travail. Après onze mois, elle a comparu», poursuit-il. La famille Lavigne suivra le processus judiciaire, même si le chemin s’annonce long. «En janvier, beaucoup de membres de la famille seront à Granby. Nous sommes contents qu’il y ait des accusations. Il faut que quelqu’un soit tenu responsable. On veut que justice soit rendue. On veut aussi rappeler que la sécurité routière, c’est l’affaire de tous, point final.»

La perte de Natasha demeure une cicatrice encore douloureuse. «Ça a été difficile. L’impact est profond et permanent. Pour sa mère, son père, sa sœur et son frère, ce fut très difficile. On est fort et on reste fort», enchaîne M. Jones.

Ce dernier indique que sa nièce et l’accusée se «tenaient ensemble» depuis quelques mois seulement. «Ce n’était pas des amies de longue date. Natasha, ses vraies amies, elles étaient présentes aux funérailles.» La famille de Natasha Lavigne compte aussi participer à la marche qui se tiendra en mémoire des victimes, le 9 novembre, à Cowansville.

La famille d’Alexandra Laliberté est aussi soulagée. Et malgré l’année qui s’est écoulée depuis les événements, elle n’avait pas perdu espoir que des accusations soient déposées. «Des fois, la justice est juste longue à bouger», dit Richard Dion, le beau-père d’Alexandra. «On a l’intention d’assister à l’ensemble des procédures judiciaires», poursuit-il.

Comparution

Jeudi dernier, plus de onze mois après l’accident mortel, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a émis un mandat d’arrestation contre la conductrice. Recherchée en vertu de ce document, Sarah Cousineau Denis s’est présentée d’elle-même, vendredi après-midi au palais de justice de Granby où elle a comparu devant le juge Serge Champoux. Elle a été formellement accusée de deux chefs d’accusation de conduite dangereuse ayant causé la mort. Sarah Cousineau Denis a pu conserver sa liberté moyennant des conditions. Cette dernière a dû effectuer un dépôt de 2000$, devra garder la paix et avoir une bonne conduite, demeurer à son adresse, aviser la cour de tout changement d’adresse et d’emploi, a dû remettre son permis de conduire et s’est vu interdire la conduite d’un véhicule moteur.

Elle sera de retour en cour le 20 janvier prochain. «Compte tenu de l’âge de l’accusé et de l’absence d’antécédent judiciaire, la Couronne a consenti à sa remise en liberté», a expliqué Me Geneviève Cardin, à sa sortie de la salle d’audience. Malgré les antécédents de voyages de l’accusée, cette dernière n’a pas eu à remettre son passeport. «Il n’y a pas de raison de craindre qu’elle ne se présente pas pour la suite des procédures», a ajouté la procureure de la Couronne. Me Alexandre Caissie, qui représentait l’accusée, n’a pas voulu s’adresser aux médias.