Drogue au volant: 14 arrestations en cinq ans

DROGUE AU VOLANT. Quatorze conducteurs de la région ont été accusés de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue entre 2009 et 2013. Et ce nombre est appelé à augmenter. Tous les corps de police de l’Estrie ont maintenant un agent évaluateur en reconnaissance de drogue et des patrouilleurs sont formés pour repérer les conducteurs «gelés».

Selon des statistiques obtenues via Statistique Canada, trois conducteurs dans Brome-Missisquoi, sept à Granby et quatre en Haute-Yamaska ont été arrêtés pour drogue au volant entre 2009 et 2013. Pour cette même période, au Québec, 1408 automobilistes ont été interceptés par des policiers en matière de drogue au volant.

Au cours des dernières années, les policiers de la région ont été formés question de pouvoir soumettre un automobiliste à l’Épreuve de coordination de mouvements (ECM) et ainsi dépister la présence de drogues et autres substances dans l’organisme. Si les résultats sont probants, l’individu doit ensuite se soumettre à une série de tests effectués par un policier dûment formé.

Si avant, les corps policiers de l’Estrie devaient obtenir l’assistance d’un confrère pour effectuer ces tests, ils ont tous maintenant un agent évaluateur en reconnaissance de drogue. À Granby et à Magog, le lieutenant Stéphane Letendre et le policier Carl Pépin ont suivi une formation de trois semaines pour devenir agent évaluateur.

Depuis juillet 2014, ils ont obtenu leur certification. «On est expert en recherche et classification des drogues et des effets des drogues sur l’organisme humain», indique le lieutenant Letendre. Leur objectif? Détecter toute substance (drogue de rue, médicaments d’ordonnance et médicaments en vente libre) pouvant affecter la conduite d’un véhicule routier.

Pour y parvenir, les agents évaluateurs réalisent de nombreux tests, notamment la prise de pouls et de la tension artérielle, la dilatation des pupilles ainsi que des examens d’attention et d’équilibre. «Il y a une douzaine d’étapes et ça dure environ 1h15», précise le policier Letendre. Avec les résultats, le policier doit déterminer quel type de drogue ou de mélange de drogue que l’individu a consommée. Si les résultats sont concluants, le conducteur doit soumettre un échantillon, par exemple d’urine, qui sera analysé par le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec.   

Offensive policière en décembre

L’opération VACCIN (Vérification Accrue Capacité Conduite – Intervention Nationale) est de retour. Cette opération nationale, lancée le 27 novembre dernier, se terminera le 4 janvier et cible la capacité de conduite affaiblie par l’alcool ou les drogues. «Durant cette période, partout au Québec et en Estrie, les policiers seront très présents sur la route afin de faire respecter la loi qui concerne l’alcool au volant, mais également les drogues au volant», explique l’agent Guy Rousseau, porte-parole du Service de police de Granby.

Les policiers de Granby, en compagnie de leurs collègues de la SQ et des services de police de Bromont et Memphrémagog, ont d’ailleurs érigé un barrage routier préventif, jeudi avant-midi, au cours duquel ils ont remis un prospectus aux automobilistes pour leur rappeler de ne pas conduire quand ils ont consommé de l’alcool et de la drogue. 

«Partout en Estrie, si on est intoxiqué par la drogue, les policiers sont aptes à appliquer cette loi-là», enchaîne l’agent Rousseau. «À tout moment, les policiers peuvent faire des barrages. Les policiers sur patrouille sont aussi aptes à appliquer cette loi», poursuit M. Rousseau. Et régulièrement, des citoyens vont de l’avant et appellent les policiers pour dénoncer des comportements à risque. «Et on demande [cette] collaboration du public. Les personnes qui voient des gens [intoxiqués] prendre une voiture, il faut intervenir pour les en empêcher, mais si la personne part, il faut évidemment appeler la police afin que les policiers puissent intervenir», conclut Guy Rousseau.