La distraction au volant dans la mire des policiers

OPÉRATION. Utiliser son cellulaire au volant, fumer, boire, manger, manipuler sa radio ou son GPS, interagir avec ses passagers. La distraction au volant, qui est en cause dans près de 50% des accidents avec blessé, prend différentes formes. Pour conscientiser les automobilistes à ces multiples dangers, les corps de police de la région s’unissent dans le cadre d’une opération intensive de prévention et d’application de la loi qui se déroule jusqu’au 21 septembre prochain.

«La distraction au volant est la cause la plus souvent mentionnée dans les accidents avec dommages corporels. En Estrie, il s’agit de 46% des cas et en Montérégie, on parle de 52,6% des accidents. Grosso modo, la distraction au volant est en cause dans la moitié des collisions», indique, d’emblée, l’agent Guy Rousseau, porte-parole du Service de police de Granby et représentant des différents corps de police à l’occasion de cette opération ciblée.

Si les distractions au volant sont multiples, les policiers ne cachent pas que l’utilisation du cellulaire est en cause dans de multiples incidents. Pas moins de 289 810 constats d’infraction ont été émis depuis l’interdiction de l’utilisation du cellulaire au volant, le 1er juillet 2008. «On pense que c’est la pointe de l’iceberg», ajoute l’agent Rousseau. «Même si ça fait plusieurs années que la règlementation existe, on remarque une augmentation du nombre de constats d’infraction. On remarque un jeu du chat et de la souris entre les automobilistes et les policiers. Les conducteurs savent que c’est illégal et cachent leur cellulaire lorsqu’ils voient un policier.»

Selon une étude québécoise, un conducteur qui utilise un téléphone cellulaire a 38% plus de risque d’être impliqué dans un accident. À cela, Guy Rousseau ajoute que ce même automobiliste est plus à risque de commettre une infraction au Code de la sécurité routière, comme brûler un feu rouge ou un arrêt obligatoire ou encore traverser une ligne médiane.

Jusqu’au 21 septembre, les patrouilleurs tiendront des opérations ciblées d’application de la loi aux quatre coins de la région pour veiller à ce que les automobilistes soient concentrés au volant.

# de constats d’infraction émis au Québec pour le cellulaire au volant

2008        11 485 (à partir du 1er juillet)

2009        42 617

2010        48 944

2011        56 730

2012        63 945

2013        66 089

Total       289 810

Corps de police participants

Contrôle routier Québec

Service de police de Bromont

Service de police de Granby

Sûreté du Québec de Brome-Missisquoi

Sûreté du Québec de la Haute-Yamaska

Des données en vrac sur l’utilisation du cellulaire au volant

Une étude de CAA révèle que l’envoi de messages texte au volant préoccupe davantage les automobilistes que la conduite avec les facultés affaiblies.

Une étude de la SAAQ démontre que 50% des conducteurs avoue avoir parlé au téléphone tout en conduisant, et ce, sans utiliser d’outils d’appoint comme un dispositif mains libres. De ce nombre, 18% admettent le faire régulièrement.

À une vitesse de 90 km/h, quitter la route des yeux de 4 à 6 secondes, c’est comme traverser un terrain de football les yeux fermés.

L’utilisation du cellulaire au volant est passible d’une amende de 120$ (incluant les frais) assortie de trois points d’inaptitude.