La grande rétrospective d’un artiste bricoleur

ART. Il se promène avec une canne, mais il a le regard éveillé d’un jeune homme dans la fleur de l’âge. L’artiste né en 1931 François-Xavier Chamberland présente en deux lieux à Cowansville une rétrospective de 50 ans de création. Des œuvres qu’il a bricolées à temps perdu entre Toronto et les Cantons-de-l’Est.

Sous le créneau  l’objet ne meurt pas, il se réinvente constamment, l’artiste qui habite Cowansville depuis 1996, François-Xavier Chamberland, récupère des matériaux pour en faire de véritables œuvres d’art. Du 25 octobre au 15 décembre, il expose plus de 50 ans de création au Musée Bruck et à la bibliothèque Gabrielle-Giroux-Bertrand.

L’exposition l’Usure du temps présente également quelques œuvres des artistes Réjean Bernier, Jacques Brault, LaGaan, Paul-André Leblanc, Sara Mills et Viala. Des œuvres qui, selon FX Chamberland, ont des affinités avec les siennes.

La démarche artistique de l’artiste originaire de la Gaspésie est inspirée de sa première professeure d’art, Simone Aubry-Beaulieu. C’était en 1952. «Elle nous apprenait à travailler avec l’essentiel. On devait prendre le moins de peinture possible. Fallait éviter de gaspiller. Ça m’est resté toute ma vie», explique François-Xavier Chamberland.

Le résultat de ses créations est le mariage de matériaux qu’il retrouve chez des antiquaires, dans les brocantes puis dans les ventes de garage. «Je trouve l’objet, et bien souvent, en le voyant, j’ai déjà une idée de ce que je vais faire avec», dit M. Chamberland.

Faites de vieilles boîtes de conserves, d’illustrations d’époques et de vieux outils, ses créations trouvent un second souffle utile à l’imaginaire. «Les personnes qui regardent ces œuvres plongent dedans. Après, ils sont complètement libres de leur réflexion».

Francois-Xavier Chamberland a une feuille de route impressionnante. Le domaine artistique et le domaine des médias ont été ses terrains de jeux durant toute sa carrière comme réalisateur, animateur, producteur, pigiste et metteur en scène.

Espièglerie dans les titres  

Avec un cynisme délicat, M. Chamberland donne des titres parfois évocateurs, parfois poétiques à ses œuvres. «C’est un jeu pour moi. J’aime bien leur donner des titres rigolos. Parfois même je les change au fil du temps», avoue-t-il.

Une vache, c’est une vache est le titre de l’une des œuvres qui appartient à son fils. Cha cha cha la vie le titre d’une autre qu’il a donné à la ville de Cowansville et qui restera indéfiniment sur les murs de la bibliothèque Gabrielle-Giroux-Bertrand.

Pour l’Usure du temps, une énième exposition depuis sa première à Montréal en 1979, l’artiste bricoleur a choisi des œuvres qui se veulent un hommage à l’imagination, à la création et à la mémoire.

À découvrir à partir du 25 octobre, jour du vernissage qui aura lieu à la bibliothèque Gabrielle-Giroux-Bertrand de 14h à 16h. Jusqu’au 13 décembre. Également au Musée Bruck.