La sentence de Sarah Cousineau modifiée

JUSTICE. La peine de Sarah Cousineau-Denis, cette jeune résidente de Lac-Brome qui a été condamnée à 30 mois de prison en février pour avoir tué deux de ses amies dans une embardée à Lac-Brome, a été modifiée au terme de négociations menées dans le cadre du processus d’appel. Une décision qui réjouit les familles des victimes.

En février dernier, Sarah Cousineau-Denis avait été condamnée à purger 30 mois de pénitencier, une peine assortie d’une interdiction de conduire de cinq ans. Le nouveau jugement rendu le 3 juin par la Cour d’appel la condamne plutôt à 24 mois de détention, une sentence assortie de deux ans de probation avec suivi et de 100 heures de travaux communautaires.

Dans leur jugement qui tient sur trois pages, les trois juges du plus haut tribunal du Québec conviennent «que le juge de première instance [Serge Champoux] a commis une erreur de principe en mettant en doute les facteurs atténuants qui sont les remords et l’empathie envers les familles des victimes. Certains de ses propos sont fondés sur des conjectures et s’éloignent sans raison des rapports d’experts, pourtant non contredits, notamment le rapport présentenciel et l’expertise psychiatrique.»

Autre changement à la sentence initiale, l’interdiction de conduire a été réduite à quatre ans et est débutée depuis la sentence rendue le 4 février dernier. «Ils ont compté qu’elle était sous interdiction de conduire pendant les 15 mois qu’ont duré les procédures», souligne David Jones, l’oncle de Natasha Lavigne, une des victimes de Sarah Cousineau-Denis. Soulignons que selon le document juridique, Sarah Cousineau-Denis n’a pas demandé sa mise en liberté pendant les procédures d’appel enclenchées le 4 mars dernier.

Une bonne décision

«Même si la première décision était bonne, celle-ci est meilleure. Le but était de la conscientiser […] afin qu’elle comprenne la gravité de son geste […] parce qu’elle souffrait d’un manque de prise de conscience. La prise de conscience faisait défaut dans son cas», poursuit M. Jones.

L’oncle de Natasha Lavigne indique que les deux familles ont bien reçu la nouvelle. «C’est une peine, d’un certain sens, qui est plus lourde parce qu’elle semble durer plus longtemps», remarque M. Jones en faisant référence à la probation de deux ans qui n’était pas incluse dans la décision de première instance.

Rappelons que Sarah Cousineau-Denis avait plaidé coupable à deux accusations de conduite dangereuse ayant causé la mort. Elle était au volant d’un VUS lorsqu’elle a perdu le contrôle du volant en novembre 2012 et fait une spectaculaire embardée. Ses deux passagères, Alexandra Laliberté et Natasha Lavigne ont perdu la vie dans l’accident survenu sur le chemin Bondville à Lac-Brome.