Le merle bleu traité aux petits oignons

PROJET COLLECTIF. Le Club des ornithologues de Brome-Missisquoi (COBM) n’est pas étranger à l’augmentation de la population de merles bleus dans notre région. L’installation de nichoirs en milieu rural a fait toute une différence pour cette espèce ayant connu sa part d’années difficiles.

«À une certaine époque, le merle bleu affectionnait particulièrement les lisières d’arbres délimitant les parcelles de terre agricole. Ces rangées feuillues sont pour la plupart disparues avec l’avènement de la monoculture», indique Bertand Hamel, du COBM.

Le remplacement des vieux pommiers conventionnels par des arbres nains a également joué en défaveur du merle bleu.

«Le merle aime bien nicher dans les cavités des vieux arbres, qu’il s’agisse du pommier ou d’une autre essence. Les gens ont tendance à détruire les arbres morts, ignorant que ces derniers continuent à jouer un rôle utile malgré leur dépérissement», explique M. Hamel.

L’implantation de nichoirs artificiels à la grandeur du Québec et aux États-Unis a permis de lutter contre le dépeuplement du merle bleu en compensant la perte d’habitats naturels.

«Convaincu du potentiel de ce type d’intervention, notre organisation en a fait un projet rassembleur. L’aventure se poursuit toujours, un quart de siècle plus tard», signale l’ornithologue d’expérience.

Les premiers nichoirs ont été installés à la ferme expérimentale de Frelighsburg au début de la décennie 90, peu de temps après la naissance du COBM, on y retrouve aujourd’hui 27 unités. Plusieurs dizaines d’autres ont été mis en place au fil des ans à Brigham (12), Cowansville (10), Dunham (15) et Frelighsburg (36).

«Au club de golf de Cowansville, le merle bleu utilise 50 % des nichoirs. Sur les autres sites, le taux de succès est moins élevé, sans être négligeable pour autant», souligne M. Hamel.

Tournée des nichoirs

Bertrand Hamel s’occupe personnellement de l’entretien des nichoirs du club de golf. Six autres bénévoles font de même sur les autres sites de nidification.

«En octobre, je fais la tournée des nichoirs. Je les nettoie, enlèves les vieux nids, répare les toitures. J’y retourne au printemps, histoire de m’assurer que le nichoir n’a pas été squatté par un écureuil ou une souris. Je prends également soin de vérifier s’il y a des insectes dans le nichoir. Les insectes se collent aux petits et les rendent malades. Ils peuvent même entraîner la mort des oisillons», résume le porte-parole du COBM.

Des élèves de l’école Massey-Vanier ont fabriqué des nichoirs que le COBM utiliser comme unités de remplacement.

Il faut savoir que le merle bleu a une première couvée au début mai et une autre à la fin juin.

 

Plus de 80 nichoirs dans Brome-Missisquoi

Emplacement                                              Implantation          Quantité

. Ferme expérimentale de Frelighsburg  1990                 27 unités

. Ferme Tougas à Dunham                   1993                15 unités

. Club de golf de Cowansville                2002                10 unités

. Ferme Norli à Brigham                        2009                12 unités

. Propriétés privées de Frelighsburg       2013                 36 unités

 

Pour consulter notre carte interactive: http://www.journalleguide.com/PageVolante/6965/Especes-animales-menacees-du-Quebec